Insertion demandée : texte de Jean Henry Céant
La date du premier janvier revêt pour nous, Haïtiennes et Haïtiens, une double importance.
Jour de l’an où les souhaits traditionnels de paix et de prospérité fusent de partout.
Commémoration de notre déclaration d’indépendance du lot des territoires coloniaux.
Cette concomitance tend à diluer dans les flots des festivités mondaines le plus haut fait de notre histoire de peuple et l’un des événements les plus marquants du dix-neuvième siècle.
Entouré des Héros de Vertières et des valeureux combattants de l’Armée Indigène sur la Place d’Armes des Gonaïves, le Général Jean-Jacques Dessalines créa le premier janvier 1804 une nation où toute âme nègre pourrait s’épanouir en toute liberté.
Il légua aux infortunés Noirs qui furent kidnappés en Afrique et à leurs descendants créoles le territoire de cette île des Caraïbes.
Il a porté Haïti sur les fonds baptismaux des pays indépendants pour qu’elle participe au bonheur de l’humanité et au rayonnement de la planète.
En deux cent vingt ans d’existence, le démérite qui résulte de nos comportements et actions irresponsables ne peut tomber que sur la tête des générations qui leur ont succédé.
Nos multiples échecs nous incombent et n’éclaboussent point la palme de gloire de nos Ancêtres.
L’état de délabrement dans lequel nous avons laissé tomber la patrie sert de justification à ceux qui doutent du bien-fondé de cette épopée et suggèrent qu’il ne reste plus grand-chose à tirer des sacrifices de nos Aïeux. Qu’il n’en soit rien !
Leurs exploits ont donné accès à la dignité humaine à tous les peuples oppressés, aux personnes en situation d’exploitations insupportables et à toutes les victimes de traitements inhumains.
N’ont-ils pas tracé la voie aux luttes pour la défense des droits humains ?
Chers Compatriotes,
Il n’en tient qu’à nous-mêmes, dignes filles et fils des va-nu-pieds de 1803, de nous engager à poursuivre le bon combat pour la vraie libération des petits-enfants de ceux et celles dont les pères reposent en terre africaine.
Je renouvelle mes vœux en ce jour de l’an, à toutes et à tous: Santé, Force et Courage.
Point d’hésitation dans l’action pour que 2024 soit l’année des reconquêtes, de résurrection de la mémoire et d’élévation de l’Âme Haïtienne.
BONNE FÊTE DE L’INDÉPENDANCE !
Me. Jean Henry CÉANT