L’Afrique du Sud a porté plainte le 29 décembre 2023 contre Israël pour « génocide » à Gaza auprès de la Cour internationale de Justice (CIJ), le tribunal de l’ONU chargé de régler les différends entre Etats. Une audience publique se tient le 11 et le 12 janvier à La Haye, pour examiner les « mesures conservatoires » demandées par l’Afrique du Sud.
Après trois mois de guerre, suite à l’attaque du 7 octobre, et plus de 23 000 morts dans l’enclave assiégée, selon le ministère de la Santé du Hamas, la CIJ, à ne pas confondre avec la Cour pénale internationale, s’apprête donc ce jeudi 11, à se pencher sur la plainte déposée par cet allié de longue date de la cause palestinienne.
Pretoria demande à la CIJ d’ordonner à Israël de cesser de tuer et de causer de graves atteintes mentales et physiques au peuple palestinien à Gaza, de cesser de lui imposer délibérément des conditions de vie destinées à entraîner sa destruction physique en tant que groupe, et de permettre l’accès à l’aide humanitaire.
L’Afrique du Sud reproche à Israël, dans un document de 84 pages, de violer la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, et demande à ce tribunal de l’ONU, basé à La Haye, et qui règle les différends entre États, de prendre des mesures d’urgence.
L’Afrique du Sud exerce ses droits et obligations dans le cadre de la Convention de 1948 des Nations Unies sur la prévention et la répression du crime de génocide.
Pour rappel, parallèlement à cette procédure à la Cour internationale de justice, le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a commencé à enquêter de son côté sur les attaques du Hamas perpétrées le 7 octobre, et également sur la guerre qui a cours à Gaza depuis lors. Mais la CPI ne peut juger que des individus et non des États.
L’Afrique du Sud, qui a subi le régime d’apartheid de 1948 à 1991, a une longue histoire de solidarité avec la Palestine, dont elle défend le droit à l’auto-détermination. Sa plainte intervient dans un contexte de relations qui se sont tendues avec Israël. Le 17 novembre, le bureau du Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a reçu une saisine, dont l’Afrique du Sud, le Bangladesh, la Bolivie, les Comores et Djibouti pour enquêter sur la « situation dans l’État de Palestine ».
Avec RFI et Onu Infos