Les documents judiciaires révèlent une liste de crimes présumés perpétrés par M. Epstein, allant des abus sexuels, de l’exploitation sexuelle, des viols, du trafic sexuel, à l’esclavage, la torture et la disparition forcée de femmes et d’enfants. M. Epstein est décédé en août 2019, ayant été trouvé par des gardiens de prison à New York sans réaction dans sa cellule de prison où il attendait son procès.
Dans un communiqué de presse publié vendredi, la Rapporteure spéciale sur la violence contre les femmes et les filles, ses causes et ses conséquences, Reem Alsalem, et la Rapporteure spéciale sur la vente, l’exploitation et les abus sexuels concernant des enfants, Mama Fatima Singhateh, ont exprimé leur profonde inquiétude quant au vaste réseau de victimes mineures et de survivants attirés dans le « monde pervers » de Jeffrey Epstein et de sa complice Ghislaine Maxwell, aujourd’hui incarcérée, ainsi qu’à leur capacité à opérer en toute impunité « pendant tant d’années ».
« La manière dont cette affaire sera traitée par les autorités policières et judiciaires créera un précédent important pour l’avenir », ont affirmé les défenseures des droits humains. « Elle enverra le message que de tels crimes contre les femmes et les enfants sont inacceptables ou confirmera que le pouvoir et les relations protègent les responsables de l’obligation de rendre des comptes ».
Plus de 150 personnes liées à Jeffrey Epstein et à son réseau, ou simplement citées dans des procédures judiciaires, figurent dans les documents rendus publics, selon les médias.Beaucoup de ces personnes sont mentionnées soit en passant ou parce qu’elles jouent un rôle dans les procédures judiciaires. Leur présence ne suggère en aucun cas qu’elles ont commis des actes répréhensibles.Compte tenu de la nature des activités criminelles et des enquêtes en cours au niveau international, les expertes en droits de l’homme ont demandé instamment aux autorités chargées de l’application de la loi de veiller à ce que des enquêtes complètes, rapides et transparentes soient menées et à ce que des procédures judiciaires soient engagées avec effet immédiat.
« Tous ceux qui ont pu participer à ces crimes odieux de violence contre les femmes et les enfants, y compris en payant pour des services sexuels et en se livrant au proxénétisme, doivent être traduits en justice », ont-elles déclaré.
En hommage au courage des victimes et des survivantes qui se sont manifestées malgré les risques, les expertes nommées par le Conseil des droits de l’homme ont souligné la nécessité de protéger leur vie privée afin d’éviter toute stigmatisation et tout traumatismes