Ce 7 juillet 2024 marque le troisième anniversaire de l’assassinat du président Jovenel Moïse.
Une date qui passerait tout bonnement inaperçue dans la conjoncture et dans la vie des haïtiens, n’étaient le rappel annuel parfois tardif de la veuve Martine Moïse, ou celui de certains médias en ligne ou certains de ses partisans inculpés à l’occasion par le juge d’instruction Walther W, Voltaire. L’Etat Haïtien ne se hâte toujours pas de clarifier cet assassinat à la fois crapuleux, scandaleux et inacceptable, ni de donner Justice.
Est-ce voulu peut-être ? Peut-être que les dirigeants n’ont pas pardonné au défunt le discours où il faisait référence à ses alliés armés. “Pwoblèm nan se pa mwen, mwen ka ale, men kisa nou pral fè ak moun mwen yo”. Peut-être qu’ils ne peuvent lui pardonner l’initiative de la Fédération des gangs du G9, & famille et alliés qui terrorisent plus que jamais le peuple haitien. Peut-être que les offrandes florales au Mupanah ou messe à la Villa d’Accueil suffisent pour sauver la face avant de s’attaquer aux priorités de l’heure.
Il est vrai que la commémoration des 3 ans de l’Assassinat du président Moïse ne peut-être entachée de rappel négatif, mais dans leur cauchemar quotidien, les haïtiens ne peuvent non plus oublier qu’après les milices de Duvalier, Jean Bertrand Aristide a créé les Chimères, Préval René les a neutralisés, Michel Martelly les a rallumés et Jovenel Moïse les a encadrés (selon certains rapports des nations unies et de Global Initiative), ils sont dénommés aujourd’hui : Bandits, Gangs, Hommes armés, Nèg ak Zam . Toutefois, cela ne signifie pas que le Président n’a pas droit à une justice équitable. Le peuple doit savoir ce qui s’est passé dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021.
Même si le dossier n’est pas officiellement classé, il reste un fait que la vérité de cette nuit fatidique qui a causé la mort du président chez lui, dans sa chambre, dans une résidence habituellement bien sécurisée par les forces spécialisés de la police (CatTeam, USP et USGPN). Les lieux du crime mis sous scellée semblent le demeurer pour encore très longtemps, à la manière de l’assassinat du président américain John Fritz- Gerald Kennedy. En « récompense », le prochain aéroport du pays portera, qui sait, le nom de JOMO comme celui de New York (JFK) en mémoire à l’ancien président américain assassiné.
Qu’a donc pu faire JOMO à ses supporteurs, proches et alliés ? Quelle ligne rouge a t’il franchie? Quelle a été son ultime erreur ? Quelle promesse n’a t’il pas tenue ? Pourquoi PERSONNE ne l’a secouru ?
Si on devait se mettre dans la peau de Agatha Christie et de Sherlock Homes, ces figures des romans policiers d’antan, on aurait dû chercher l’assassin de JOMO, un peu plus près sans négliger les ramifications.
Mais pour une raison inconnue, malgré certaines évidences, les décisions de justice sont verrouillées et parsemées d’incohérence.
Comment la justice américaine peut-elle prendre charge certains des suspects et disséquer le procès pour un crime commis en Haiti, prendre en mains une partie du procès, blanchir quelqu’un pendant que la justice haïtienne inculpe cette même personne. C’est le cas classique de contrariété de décisions ? Où ira la justice? Qui a commis l’erreur?
Comment se fait-il que Jomo et ses proches n’ont-ils jamais su qu’un assassinat ou un coup d’état se planifiait depuis plusieurs mois. Où est passé l’argent de l’intelligence du Palais, de la Primature, du Ministère de l’intérieur et de la PNH ? Les forces spécialisées de la police destinées à mourir pour le président ont bizarrement déclaré avoir baissé les armes et la garde car au micro, la voix disait qu’il s’agissait d’une opération DEA. A se demander si la police a été formée pour laisser des institutions ou des forces étrangères s’emparer d’un Président de la République en fonction.
Tout un cafouillis dans cette investigation. Personne n’est coupable dans ce dossier? Des colombiens ont été jusqu’à dire que le président était déjà mort à leur arrivée, tout le monde est acteur ou victime du complot, mais le président lui, bien qu’impopulaire dans les derniers mois, gît seul dans sa dernière demeure.
Les évidences, les indices, les négligences, les manœuvres en tout genre laissent deviner que l’âme de JOMO prendra du temps pour être en paix. Pour ses raisons personnelles, son fils aîné Joverlein Moïse décide de faire cavalier seul pour trouver justice.
Trois ans depuis que Jovenel Moïse a été assassiné, trois ans d’un crime planifié dans plusieurs pays (États-Unis, République dominicaine, Colombie et Haïti), trois ans à se demander si JOMO, Président de la République, ne peut trouver Justice quel sort sera réservé au simple citoyen du pays anonyme et sans voix.
Que l’âme du président Moise retrouve la Paix.
La rédaction