Dans un message publié sur son compte Twitter, le 2 juillet 2023, Joverlein Moïse, le fils aîné de Jovenel Moïse, conçu avant le mariage du père avec Martine Moïse, dévoile son état d’âme et sa grande frustration devant la lenteur de la Justice.
Faisons une rapide “analyse de texte” de ces quelques paragraphes rédigés dans l’amertume par ce jeune orphelin de père depuis 7 juillet 2021.
“Quand bien même le cours du temps m’accorde le recul nécessaire à la saine réflexion, il m’est encore difficile de tracer une ligne précise entre les potentiels coupables ou innocents de l’assassinat de mon père.” écrit-il.
Joverlein a toujours été déterminé à trouver les coupables de ce crime odieux. Dans une entrevue donnée le 5 novembre 2021 sur Télé Métropole à l’émission Le Point, il avait même déclaré que son escorte personnelle a été attaquée ce même 7 juillet 2021.
En effet, voulant se mettre à l’abri du danger, Joverlein avait décidé de se réfugier avec sa famille à la résidence officielle de l’ambassadeur américain lors Michele Sison. Sa voiture a été prise pour cible en chemin par des malfrats.
Pourquoi vouloir aussi du mal à Joverlein?
Pourquoi cette information n’a jamais été relayée par les médias locaux et internationaux?
Pourquoi Joverlein a décidé de constituer son propre cabinet d’avocats?
On peut comprendre qu’au delà de l’assassinat de Jovenel Moïse et de cette attaque sur sa personne, que l’aîné des fils ait pris un recul forcé pour se questionner sur les innocents et assassins.
Telle que formulée, sa phrase donne l’impression qu’il sait que des “innocents” portent le chapeau. Mais la ligne est ténue entre innocents et/ou coupables.
Comme quelqu’un qui semble en même temps avoir trouvé les réponses à son questionnement, attendant calmement qu’un Tribunal impartial se prononce, mais sans trop y croire, Joverlein Moïse ajoute :
“C’est pourquoi, avec le plus d’objectivité et de prudence possible, j’applique la présomption d’innocence, sans aucune exception. C’est-à-dire que je suis d’avis que toute personne suspectée ou poursuivie est présumée innocente tant qu’il n’est pas déclaré coupable, conformément à la loi, par un tribunal indépendant et impartial à l’issue d’un procès public et équitable. Nous en sommes très loin.”
Ce paragraphe renforce le premier, mais la prudence dont fait montre le fils, invite à se demander s’il vit, lui, dans une peur constante.
Dans ce cas, de quoi a t-il peur? Pourquoi prendre toute cette précaution pour déclarer qu’il croit avec le recul et le temps à “la présomption d’innocence, sans exception”. A qui cette phrase est-elle destinée ?
“Cependant, je garde en conscience que la prudence est mère de sûreté”. Poursuit-il. Là, la conclusion est évidente. Joverlein n’était pas en confiance. Il a décidé de devenir prudent ou du moins la prudence s’est imposée à lui.
Il faut noter il est vrai que ses apparitions bien articulées dans la presse haïtienne et les médias en général, ont considérablement diminué. Que s’est-il passé?
“Ainsi, le 7 juillet prochain sera l’occasion pour moi et ma famille immédiate de continuer la célébration de la vie de mon père dans un cadre privé et solennel. Je ne peux en aucun cas risquer la présence de potentiels complices du lâche assassinat de mon père à un événement visant à honorer sa mémoire.”
Un fils traumatisé, meurtri dans son âme et dans sa chair. Un fils qui vit dans sa solitude. Un être humain qui doute de tout le monde. Un homme, sans amis, qui se renferme uniquement sur sa famille proche, sa femme et son enfant. Un homme qui semble avoir tourné le dos à son propre environnement.
Joverlein Moïse a t’il pris congé de la famille de son père? De sa demi-sœur et son demi-frère ? De sa belle-mère Martine Moïse? Pourquoi parler uniquement de famille immédiate?
“Dans le doute, je préfère m’abstenir”. Comme un adieu au clan ou une note d’excuse envers ceux qui l’ont sollicité pour commémorer les deux ans de l’assassinat du président Jovenel Moïse. Joverlein ne sera pas présent, car il a trop de doutes entre les innocents et les coupables. Il préfère s’abstenir.
Et pour finir, fils poli, bien formé, il dit un simple merci à ceux qui n’ont pas le choix que d’accepter son absence car pour reprendre son tweet “Je ne peux en aucun cas risquer la présence de potentiels complices du lâche assassinat de mon père à un événement visant à honorer sa mémoire.”
Un merci.
“Merci et respect à tous ceux qui prônent la justice pour leur soutien. Joverlein MOÏSE”
Et il se courbe devant ceux qui le supportent en toute spontanéité, et devant ses inconnus qui prônent la Justice. RESPECT.
La Rédaction
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