Haïti était, encore une fois, au cœur des débats lors du 50ème anniversaire de la Communauté des pays de la Caraïbe (CARICOM). Haïti est membre depuis le 1er juillet 2002, il est le seul pays membre parmi les 15 à parler le français et le créole. Tous les autres pays membres sont anglophones.
Les dirigeants de la communauté des Caraïbes, lors de la 45ième Conférence ordinaire des chefs de gouvernement de la région du 3 au 5 juillet 2023, tenue sous la présidence du Premier ministre de la Dominique, Roosevelt Skerrit, ont eu une importante rencontre avec le Secrétaire d’état américain Anthony Blinken sur Haïti. Blinken est arrivé avec une délégation du Congrès américain dirigée par le chef démocrate du Congrès, Hakeem Jeffries de New York, et le président rwandais Paul Kagame.
Pendant la réunion, Anthony Blinken a fait à nouveau un plaidoyer pour le déploiement d’une force multinationale en Haïti. Une mission que les États-Unis avaient souhaité être dirigée par le Canada et appuyée par la Caricom.
Après l’échec des négociations entre la CARICOM et le Premier Ministre Canadien Justin Trudeau qui priorisait un appui financier à la PNH et l’imposition de sanctions contre les membres de l’élite politique et économique haïtienne, Joe Biden a envoyé la Vice-présidente Kamala Harris, originaire de la Jamaïque pour amener les pays de la Région à soutenir une force internationale en Haïti. C’est ainsi que les Etats-Unis iront jusqu’à payer, par la suite, un avion pour transporter des dizaines de dirigeants politiques haïtiens et des membres de la société civile à une réunion en Jamaïque le mois dernier dans l’espoir de négocier un accord politique (Ref. Jacqueline Charles de Miami Hérald). Accord qui n’a pas eu lieu, mais uniquement une promesse de Ariel Henry de poursuivre le dialogue inclusif exigé en Haïti.
Finalement, plusieurs pays membres, partisans du déploiement d’une force internationale pour aider la PNH, se sont rapprochés. Les dirigeants, après une rencontre avec Antonio Guteress, Secrétaire Général de l’ONU qui multiplie ses démarches depuis 2022 pour une force internationale robuste en Haïti, se sont mis finalement d’accord pour prendre le leadership de l’appui à Haïti sous certaines conditions :
– Les forces de police du pays doivent être renforcées afin de créer « un couloir sûr pour pouvoir acheminer l’aide humanitaire » ;
– L’aide doit être approuvée par le Conseil de sécurité de l’ONU ;
– L’aide doit être financée par la France, le Canada, les États-Unis et d’autres ;
– Ariel Henry doit être un intermédiaire honnête.
Cependant à côté de l’aide humanitaire, les Etats-Unis demeurent préoccupés par rapport au rétablissement de l’ordre démocratique. Pour Anthony Blinken, il faut aider aussi « le peuple haïtien à façonner son avenir, à rétablir l’ordre démocratique du pays par le biais d’élections libres et équitables » et cele ne peut se faire sans sécurité.
Le Secrétaire d’Etat a donc rappelé à Ariel Henry l’obligation qui lui est faite :
1. Elargir le consensus politique ;
2. Parvenir à un accord largement soutenu pour permettre un retour à l’ordre démocratique le plus rapidement possible.
Le Premier ministre d’Antigua-et-Barbuda, Gaston Browne a même déclaré que le moment est venu pour Ariel Henry “d’être magnanime et de déclarer publiquement au peuple haïtien que lui et d’autres membres de son gouvernement ne participeront pas aux élections lorsqu’ils les convoqueront”.
Depuis le Sommet de la Caricom aux Bahamas, Ariel Henry avait, certes, déclaré en présence des membres de la Caricom, du PM du Canada Justin Trudeau que ni lui, ni lui les membres de son gouvernement ne se présenteront pas aux élections, insiste le PM de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Ralph Gonsalves.
Rétablir la sécurité est la première étape du processus.
Le Président de la Dominique a déclaré que depuis le mois de septembre de l’année dernière, le Rwanda dirigé par Paul Kagame avait déjà accepté de fournir du personnel à toute mission de paix et de sécurité pouvant renforcer la PNH.
D’autres actions et des mesures pour le suivi des dispositions prises seront bientôt annoncées. Pour l’instant le PM Ariel Henry ne pourra se présenter aux prochaines élections.
« Il y a un certain nombre de mesures ou d’actions que nous prendrons à l’avenir et, bien sûr, le Premier ministre d’Haïti l’a dit très clairement dans de nombreuses déclarations … qu’il ne se présentera pas aux élections en Haïti et qu’il n’est prêt à diriger un gouvernement que jusqu’à la tenue d’élections crédibles, libres et équitables” a déclaré le PM de la Dominique Roosevelt Skerrit. Selon le média Acento.com.do
Source : Primature d’Haiti, Wikipédia, Miami Hérald, Acento.com.do,
La Rédaction
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