En août 2021, la Communauté internationale a confirmé par un tweet (X) Ariel Henry comme Premier Ministre d’Haïti. Elle met ainsi fin aux dilatoires de la classe politique, aux démarches de Claude Joseph et Joseph Lambert respectivement lors PM a.i. et Président du Sénat, qui voulaient eux-mêmes combler le vide institutionnel laissé par l’assassinat du président Jovenel Moïse dans la nuit des 6 et 7 juillet 2021. Jovenel n’a pas eu le temps d’installer le PM nommé Ariel Henry. Une situation qui renforcera le doute sur sa légitimité à la tête d’un pays qui n’a ni Président ni Parlement, et une Cour de Cassation avec huit (8) membres dont le mandat touche aussi à sa fin. Les 3 pouvoirs étant totalement non-opérationnels.
Devant la nécessité d’un maquillage démocratique cristallisé dans un consensus plus large pour la gouvernance d’Haïti et voulant organiser des élections pour re-camper les institutions démocratiques du pays, le secrétaire Général des Nations-unies et la communauté internationale ont fait le plaidoyer pour un accord inclusif donnant une meilleure légitimité à Ariel Henry. L’Accord du 21 décembre 2022 a donc pris naissance et a créé un Haut Conseil de Transition invertébré dont le mandat expire à l’organisation des élections selon le document publié dans le journal “Le Moniteur”. Le mandat de Ariel Henry prend fin le 7 février 2024. Se basant sur une interprétation de l’accord du 21 décembre 2022, les membres du HCT sont restés en fonction, malgré l’installation du Conseil présidentiel de transition (CPT). D’ailleurs, le représentant du secteur des Affaires n’a pas, non plus, démissionné du HCT pendant qu’il siège à tire de membre votant au Conseil Présidentiel de transition installé le 25 Avril dernier.
En 2022, la mauvaise gouvernance et l’augmentation des prix du carburant (retrait de la subvention des produits pétroliers encouragé par les américains) ont enfoncé Haïti dans une crise sécuritaire sans précédent : kidnapping, assassinat, blocage du terminal de Varreux, élargissement de territoire des gangs armés, retour du choléra selon les agences onusiennes, Crise Humanitaire….
Le 6 Octobre 2022, Ariel Henry sollicite des Nations-Unis une force internationale devant aider son gouvernement à sauver la situation.
Une demande qui prendra du temps à être approuvée par le Conseil de Sécurité par la résolution 2699 (2023) plaçant Haïti sous le Chapitre VII de la charte des Nations Unis. Dans l’attente de la mission, les sanctions unilatérales contre l’élite économique et politique du pays tombent sans fondement ni légal ni juridique. Des personnalités proches de Ariel Henry, ont confirmé que la liste des personnes à sanctionner étaient préparées à la Primature. Tous ceux qui faisaient obstacle au Plan Henry risquaient d’être sanctionnés. Un ancien ambassadeur Canadien, Sébastien Carrière, a même eu à avouer que les sanctions ont permis à des acteurs de dialoguer avec le gouvernement. C’est ainsi que l’on verra le secteur des affaires un peu plus réceptif dans la mise en place de l’accord du 21 Décembre 2022 et aujourd’hui encore dans le Conseil de transition.
Les Etats-Unis, le Canada et le Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guteress ont pris leur bâton de pèlerin, ils ont trouvé le Kenya. Ils ont pu négocier avec le Kenya pour prendre le leadership de la mission d’une force étrangère en Haïti et ont demandé à la Caricom de servir de médiateur entre les entités haïtiennes qui se voulaient être de l’opposition et le pouvoir Arie l Henry. Après plusieurs rencontres par vidéoconférence, plusieurs voyages, les démarches de la CARICOM n’ont porté aucun résultat concret jusqu’à ce que, aidée de l’offensive des gangs, la dernière accouche le CPT. Ariel Henry connaissait ses adversaires et ces derniers ont déjà été roulés dans la farine par Ariel. Un véritable jeu à malin, malin et demi.
Ayant développé le goût du voyage pendant son règne et se sachant protéger et bien encadrer par la Communauté internationale, Ariel n’a pas perçu le danger qui le guettait. Qu’est ce qui a provoqué cette cassure brutale du “Blanc”? “Une transition ne peut remplacer une transition” avait clairement formulé la Cheffe du Binuh en Haïti, Maria Isabel Salvador, d’autres membres du Corps diplomatique ont acquiescé dans le même sens, moins d’un mois avant la retenue inexpliquée de Ariel Henry en terre étrangère.
Les actions et les déclarations de Jimmy Chérizier alias Barbecue sanctionné par l’ONU, intimant l’ordre à Ariel de ne pas retourner en Haïti sous menace d’un Génocide, ont-elles réellement suffit pour ne pas trouver une stratégie pour sauver l’image diplomatique du pays et faire rentrer Ariel Henry même incognito. Quand les américains veulent, ils peuvent. Mais c’était le désamour entre Ariel et la Communauté Internationale, et la population haïtienne ne se souciait plus du protégé du Core group.
Plusieurs personnes pensent que c’est la conséquence du paiement des Cinq cents millions de dollars($US500,000,000) du Venezuela pour le Pétrocaribe, pendant que les Américains ont mis Maduro sous sanctions. Ariel a été lâché en plein vol, à destination de la République Dominicaine pour rentrer en Haïti.
Luis Abinader a refusé que son charter atterrisse. Il a fermé à nouveau les frontières aériennes avec Haïti et déclaré Ariel Henry Persona non grata. N’ayant pas suffisamment de Carburant, Ariel a atterri à Porto Rico.
Ariel Henry a été contraint d’informer son intention de démissionner le 11 Mars 2024 à l’installation du CPT; pendant qu’il était à Porto Rico. Le 24 avril, il démissionne comme promis, de Los Angeles (USA) étant.
Personne n’aurait cru que l’International aurait pu lâcher Ariel Henry de cette humiliante manière.
Les neuf (9) membres du Conseil présidentiel de transition doivent être alertes et se rappeler que cette structure est encore plus fragile que Ariel Henry. Leur Premier ministre sera l’homme de la situation et le vrai interlocuteur.
La Rédaction
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