La semaine dernière, nous avons initié la série sur le choix d’un métier et avons compris que l’intelligence ne revêt nullement un caractère universel. Chacun est intelligent à sa façon, chaque enfant possède ses propres talents et présente ses propres affinités. Du coup, chacun devra être libre de choisir son propre métier, au gré des son intelligence personnelle et de la passion qui l’anime. Je dis bien passion, car c’est là que réside le seul vecteur de plaisir et de satisfaction, ce sentiment d’accomplissement personnel qui vient avec le travail bien fait. Celui qui n’est pas passionné par sa carrière se retrouvera à souffrir son travail, beaucoup plus qu’il n’en soit heureux. Les journées seront longues, l’atmosphère sera lourde, rien de positif ne pourra émaner de ces labeurs à part quelques sous. La passion seule pourra faire la différence. Et tout cela commence avec le choix d’un métier qui doit être réfléchi, tout en étant conforme aux aspirations de chaque personne.
Un autre aspect dans le choix d’un métier, l’on doit se sentir utile à sa communauté. Avec tout ce qui se passe en Haïti, le patriotisme et l’engagement commun semblent se perdre dans la migration collective et les intérêts personnels. La réalité demeure tout de même que, par son travail, l’on doit pouvoir servir sa communauté. Pourquoi, d’après vous, Rihanna est si célèbre à la Barbade ? Pourquoi fait-on tout un tôlée quand un Haïtien arrive à accomplir quelque chose d’important, comme un membre d’équipage aérien, ou même un pilote, pour assurer des vols entre la terre natale et l’étranger… Tout cela se comprend par l’engagement communautaire. Lorsqu’il s’agit, pour un enfant, de choisir un métier, les parents doivent s’assurer qu’il comprenne le sens de l’engagement communautaire. A cet effet, il faut demander à l’enfant de se poser la question de savoir comment, à travers la carrière qu’il aura choisie, il pourra contribuer à l’avancement de sa communauté.
Le choix d’un métier doit se réaliser également sur une base financière. Certaines personnes peuvent se payer le luxe d’étudier que pour le plaisir d’étudier et acquérir des connaissances. Là, nous sommes dans les exceptions. Pour plus d’un, l’on étudie pour travailler et gagner sa vie. C’est ainsi qu’avant de commencer une étude, l’on doit se questionner sur comment celle-ci pourra se révéler lucrative. Il ne ferait aucun sens d’étudier et de ne pas pouvoir travailler et mettre ses connaissances à profit.
Allons prendre l’exemple d’un collégien haïtien qui souhaite se lancer dans la fonction diplomatique, c’est bien, c’est même noble. Toutefois, il aurait été plus sage de faire son droit et de garder la diplomatie comme une spécialisation, tout juste le temps de commencer une carrière et devenir indépendant. C’est le genre de compromis auxquels les plus jeunes devront faire face très tôt, avec le soutien des parents, question de bien choisir sa profession et pouvoir faire face aux factures de la vie. Cette règle est aussi de mise pour les adultes, il faut toujours considérer ce qui rapporte et ne pas s’enliser dans activités inutiles.
Je voudrais clore ce chapitre en relatant qu’il y a 3 façons de perdre son temps : ne rien faire, mal faire ce que l’on fait, faire autre chose que ce que l’on devrait faire. Le choix d’un métier s’avère ainsi d’une importance capitale et doit se réaliser sur la base de la passion et des talents naturels d’une part, et d’autre part, sur l’engagement communautaire et les opportunités financières.
A sortir prochainement : Le métier d’influenceur
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Au plaisir de servir…
Patrick G. Volcy