Face aux griefs des Kenyans concernant l’envoi de policiers en Haïti dans le cadre du déploiement de la force multinationale d’appui à la sécurité autorisée par l’ONU, le président William Ruto a fourni les réponses suivantes, pour calmer sa population et les opposants du régime.
Dans une déclaration envoyée à la presse Kenyans.co.ke, le gouvernement informe que le conseil des ministres a approuvé la mission, mais qu’il attend la ratification du parlement.
“Notre participation à l’opération réaffirme l’ADN de notre nation. Notre destin est inextricablement lié à l’humanité tout entière. C’est pourquoi Haïti est important ; Haïti n’est pas loin, et Haïti est notre affaire », a expliqué le chef de l’Etat.
Voici comment il a clarifié la situation en 5 points
- 1. La mission est de nature multinationale
Selon Ruto, le Kenya dirigera la mission de sécurité en Haïti en soutien à d’autres pays, tels que le Sénégal, le Burundi et le Tchad en Afrique, qui se sont engagés à envoyer leurs troupes. La Jamaïque, les Bermudes, la Barbade et Antigua des Caraïbes se joindront également à la mission.
- 2. Haïti et la CARICOM est la 6ème région d’Afrique – Une mission pour l’humanité
Ruto a fait valoir qu’Haïti fait partie de la 6ème région de l’Union africaine et a une affinité avec le Kenya.
« Cela impose un devoir de diligence à chaque pays africain. Tout comme nous avons agi de concert pour assurer la liberté de tout le continent, l’Afrique tient à contribuer à la liberté et à la sécurité d’Haïti.
En effet, Haïti, la première République noire de l’Histoire, est devenu, début février 2012 à Addis-Abeba, “membre associé à part entière” de l’Union africaine (UA). Cependant en 2016, le porte-parole de la présidence de l’UA a déclaré que la « première République noire » ne pourra pas devenir membre à part entière de l’organisation parce qu’elle ne se situe pas sur le continent africain.
- 3. L’engagement du Kenya en faveur de la paix et de la sécurité
Le Kenya, a-t-il déclaré, a été choisi pour diriger la mission en raison de son bilan impressionnant de participation aux opérations de soutien de la paix dans le monde entier. Il a cité 46 missions auxquelles la police kényane avait participé depuis l’indépendance du pays en 1963.
Du Timor oriental en Macédoine au Kosovo, en passant par l’ex-Yougoslavie, les Sahraouis, la Croatie, la Namibie, le Darfour et la RDC.
Cependant, L’anthropologue béninois Brice Ahounou qui connaît bien Haïti a déclaré lors d’une exclusivité accordée au Média RFI : “On peut s’interroger sur la police kényane. Amnesty International, au mois d’août par exemple, a adressé une lettre au Conseil de sécurité pour s’alarmer du fait que la police kényane n’a pas une grande réputation de tendresse en matière des droits de l’homme.”
- 4. La Police (NPS) est prête à diriger la mission et à garantir la sécurité au Kenya
Le déploiement de la police en Haïti, selon Ruto, est éclairé par un équilibre prudent des priorités et des capacités du pays en matière de sécurité nationale, aidé par une analyse complète de l’évolution de la situation en matière de sécurité.
Le Kenya, à l’heure actuelle, est engagé dans des consultations avec un large éventail d’acteurs à travers le monde pour s’assurer que le Kenya ne compromet pas la mission.
« Sur la base des consultations, toutes les mesures seront prises pour préparer et équiper notre contingent pour réussir. Ce devoir est en train d’être équilibré avec nos besoins nationaux, et le déploiement ne doit en aucun cas compromettre la capacité de la police à continuer de garantir la sécurité publique des Kenyans.
Des manifestants remplissent les rues de Port-au-Prince, en Haïti, le 20 juillet 2023.
- 5. Une mission en Haïti renforcera la police kényane
Ruto a également vu la mission comme une occasion unique de continuer à améliorer l’atout le plus critique du Kenya.
« Ce déploiement permettra à nos agents d’améliorer et de perfectionner leurs compétences, leurs aptitudes et leur expérience en matière de sécurité, même au-delà de nos frontières. L’opération rétablira la sécurité en Haïti, renforcera la capacité de notre police nationale à servir l’humanité même au-delà de nos frontières et réaffirmera notre position de fierté au sein de la Communauté des Nations.
« J’exhorte tous les Kenyans à soutenir notre Service national de police alors qu’il s’acquitte de ce noble devoir de diligence en tant que membre responsable de la communauté internationale », a-t-il promis.
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