Fermée depuis le 15 septembre dernier suite à une décision inamicale du président dominicain Luís Abinader, la frontière rouvrira ce mercredi 11 octobre à 6 heures du matin. Cependant, le gouvernement Dominicain a tenu à clarifier qu’il ne s’agit pas de réouverture mais de la mise en place d’un couloir commercial.
C’est le porte-parole de la présidence Homero Figueroa, qui l’a annoncé ce lundi. Une réelle confusion dans la presse dominicaine car dans un premier temps il était question de vendredi 13 octobre à 6heures AM. Après le porte parole Figueroa a déclaré mercredi 11 octobre à 8heures AM. Pourquoi cette mauvaise communication du gouvernement au sujet de la réouverture ou de la mise en place de son corridor commercial? Que se passe t’il dans la communication de Luís Abinader ? Quels enjeux se dessinent entre le mercredi 11 et le vendredi 13 octobre ?
La décision de rouvrir la frontière a été adoptée ce lundi et le Conseil national de sécurité concernant annonce un train de mesures pour tenir les haïtiens à l’écart du territoire dominicain.
Les nouvelles mesures adoptées ce lundi sont les suivantes:
- Par l’intermédiaire de la Banque de développement et d’exportation (Bandex), nous activerons un fonds pour financer un vaste programme de mécanisation agricole visant à réduire l’embauche de travailleurs immigrés sans papiers.
- Nous renforcerons la militarisation de la frontière pour rendre encore plus difficile l’accès à notre territoire pour les membres de gangs fuyant la force multinationale.
- Nous maintiendrons la fermeture migratoire de la frontière, indéfiniment, pour empêcher le transit des personnes en provenance du territoire haïtien.
- Nous prolongerons indéfiniment la suspension de la délivrance de visas aux citoyens haïtiens.
- Nous interdirons l’exportation d’appareils électroniques, de ciment, de tiges et d’autres matériaux de construction afin d’empêcher la construction de structures qui menacent nos actifs environnementaux.
- Nous permettrons des corridors commerciaux provisoires (PCC), avec des mesures de contrôle militaire strictes et un enregistrement biométrique obligatoire, dans les provinces de Dajabón, Elías Piña, Independencia et Pedernales pour faciliter le commerce des produits dominicains essentiels tels que les aliments et les médicaments, en particulier pour les nourrissons.
- Nous chargeons le Conseil d’administration de rédiger d’urgence le règlement d’application de la loi 216-11 sur les marchés frontaliers, afin de garantir des niveaux élevés de sécurité.
Le gouvernement dominicain prétend qu’avec la fermeture de la frontière, il a tenu les gangs haïtiens hors du territoire dominicain; il a encouragé le retour volontaire de milliers d’immigrants; il a réduit l’entrée d’immigrants sans papiers, il a controlé la contrebande d’armes et de substances interdites; et, surtout, il a montré à la communauté internationale sa ferme opposition à toute solution dominicaine au problème haïtien.
Mais personne n’est dupe, le gouvernement dominicain avait fermé la frontière pour forcer les haïtiens à suspendre les travaux de construction d’un canal sur la rivière Massacre. Ce qu’il n’a pas réussi à obtenir.
Sans évoquer directement le sujet, le gouvernement dominicain soutient qu’avec la réactivation du canal de La Vigía, il économise le débit de la rivière Dajabón (ou Rivière Massacre, bien commun au deux pays), garantit l’eau aux producteurs agricoles locaux et préserve la biodiversité des zones humides de la lagune de Saladillo.
De son côté, Le Gouvernement de la République d’Haïti croit qu’un dénouement ne sera considéré comme convenable, que si elle permet le partage équitable des ressources hydriques, la normalisation des relations entre les deux pays et de revenir à la circulation des personnes et des biens des deux côtés, comme c’était le cas entre les deux Républiques avant la fermeture unilatérale du 15 septembre.
La Rédaction