Le secrétaire exécutif de la structure dénommée « Ensemble Contre la Corruption », Edouard Paultre dénonce la décision du premier ministre de renvoyer le président du conseil d’administration de la BNC, Raoul Pierre-Louis. Ce dernier avait accusé les conseillers-présidents Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire et Smith Augustin de lui demander 100 millions de gourdes pour le garder à son poste.
Pour M. Paultre, les conseillers-présidents indexés ont, par cette mesure, remporté une première victoire contre Raoul Pierre-Louis.
Il dit croire que ce sont, au contraire, les conseillers accusés de corruption qui devraient être écartés. La décision de renvoyer M. Pierre-Louis, qui est une mesure arbitraire, est de nature à discréditer le CPT, estime Edouard Paultre, qui plaide en faveur de sanctions morales, immédiates et fortes contre les trois membres du CPT accusés de corruption.
Me Sonet Saint-Louis, l’avocat de M. Pierre-Louis, a lui aussi dénoncé ce qu’il appelle le caractère arbitraire et illégale de la révocation de son client.
Il rappelle que M. Pierre-Louis a été nommé par arrêté présidentiel et qu’une simple lettre du premier ministre ne saurait le démettre de ses fonctions.
Pour l’homme de loi, le docteur Conille a cédé aux pressions du CPT et cela risque d’avoir des conséquences même sur le plan international.
Si un pays ne parvient pas à lutter efficacement contre la corruption, il s’expose aux sanctions des institutions internationales, dit Me Sonet Saint-Louis.
De plus, a-t-il dit, la loi de 2012 sur les banques et les autres institutions financières stipule que la banque centrale peut mettre une commission de restructuration ou de gestion à la tête d’une banque, uniquement en cas de faillite avérée.
Ce n’est pas le cas pour la Banque Nationale de Crédit, dit-il, soulignant que cette institution est rentable financièrement et les rapports d’audit de la BRH, la banque centrale, le confirment.
Il dénonce une tentative de mettre fin à l’enquête sur les accusations de corruption dont sont l’objet les conseillers-présidents indexés.
La Rédaction