Déclaration des Chambres de Commerce et d’Industrie d’Haïti du Nord, Nord’est et Nord’ouest.
Le 17 Mars 2024. Plaidoyer pour l’utilisation adéquate des infrastructures existantes afin d’éviter une crise humanitaire en Haïti annoncée.
La situation actuelle à Haïti, marquée par le dysfonctionnement de l’aéroport international et des installations portuaires de Port-au-Prince, ainsi que la décision, par les autorités centrales et nos partenaires étrangers, de fermer le pays, suscite de sérieuses inquiétudes quant à une éventuelle crise humanitaire imminente. Nous nous interrogeons sur la volonté réelle derrière ces décisions.
En effet, cette crise potentielle qui se dessine, trouve son explication dans la tendance à assimiler systématiquement la situation sécuritaire de Port-au- Prince à celle des autres départements, et la faire admettre tel un postulat, au risque de les étouffer.
Pourtant, il est clair et connu de tous que l’aéroport international et le port maritime du Cap Haïtien fonctionnent parfaitement bien dans un environnement sécuritaire qui n’est pas à démontrer. On se demande, perplexe, pourquoi donc fermer le pays dans son ensemble, alors que les infrastructures clés du nord, à l’exemple de celles sus-parlées, sont pleinement opérationnelles ?
Le port maritime du Cap, en particulier, assure une grande partie des échanges commerciaux dans le pays, couvrant plusieurs départements du Nord, du Nord- Est, du Nord-Ouest, ainsi que des régions importantes comme le Haut Plateau et une partie significative de l’Artibonite.
L’utilisation efficace des infrastructures du Nord permettrait de maintenir les approvisionnements en marchandises, ainsi que les liens avec le reste du monde, au lieu d’être frappées d’isolement ou d’attendre qu’une catastrophe les empare. Il est grand temps de tirer profit de ces infrastructures fonctionnelles du Cap pour éviter une crise humanitaire et réduire la dépendance excessive de Port-au-Prince, principal inducteur des difficultés actuelles.
Fait dans la région du Nord, le 17 mars 2024.