Le diplomate Pierre Antoine Louis estime que le feuilleton « Kenya » a trop duré. Ce pays tarde à envoyer ses troupes, comme il l’avait promis en Haïti. Pierre Antoine Louis se demande si le temps n’est pas venu de passer à autre chose.
Depuis qu’il a accepté de diriger la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMAS) devant être déployée en Haïti, le Kenya a toujours trouvé un moyen pour retarder sa venue.
Il y a eu des problèmes d’ordre politique, puis juridique, puis économique et maintenant (et à nouveau) politique. Pour Pierre Antoine Louis, il s’agit de tergiversations et elles ont trop duré.
Selon la presse anglaise, BBC notamment, le Kenya a suspendu l’envoi de ses troupes jusqu’à ce qu’il y ait un nouveau gouvernement en Haïti après l’annonce de la démission du premier ministre Ariel Henry.
Sur ce dossier, Pierre Antoine Louis se veut prudent. Il demande à la chancellerie haïtienne de s’enquérir auprès du ministère kenyan des affaires étrangères pour avoir des clarifications.
« Si les dirigeants kenyans ont averti officiellement leurs homologues haïtiens de leur décision de mettre sur pose l’envoi de leurs agents, la population haïtienne doit le savoir », affirme M. Louis.
Il estime que le feuilleton a trop duré et se demande s’il n’y a pas lieu de passer à autre chose. Il fait remarquer que le Bénin avait promis d’envoyer 2000 soldats en Haïti.
Pierre Antoine Louis estime que les dirigeants kenyans auraient dû savoir qu’il devrait y avoir un accord de réciprocité pour déployer des policiers dans un autre pays.
Ils auraient dû savoir que lorsqu’un gouvernement démissionne, il liquide les affaires courantes et le déploiement de la force fait partie des affaires courantes, a-t-il fait remarquer.
De plus, il souligne que c’est le directeur général de la police, Frantz Elbé, qui est appelé à être le vis-à-vis du commandant de la troupe kényane et il est toujours en poste, souligne Pierre Antoine Louis.
Peut-être que les kenyans ont peur alors qu’ils le disent clairement pour qu’on puisse passer à autre chose, affirme Pierre Antoine Louis.
Pour lui, l’attitude des dirigeants kenyans dans le dossier d’Haïti est indigne d’un chef d’Etat.
Pierre Antoine Louis intervenait mardi sur radio Kiskeya.
La Rédaction