Le désormais ex-responsable de communication et des relations publiques au consulat général de la République d’Haïti à Paris, Maguet Delva, est un homme amer et frustré qui dénonce l’incompétence et la corruption au sein de la diplomatie haïtienne.
Dans une lettre adressée au ministre des affaires étrangères et des cultes, Jean Victor Généus, Maguet Delva lui fait part des raisons l’ayant poussé à démissionner du poste qu’il occupait depuis 2014.
Il évoque ce qu’il appelle “de nombreux manquements enregistrés et observés”, ajoutant qu’il est évident “que les maux que je dénonce s’agissant du fonctionnement des services compétents de notre administration ne peuvent être corrigés”.
M. Delva dénonce la décision du chancelier de révoquer des employés qui étaient au service de la mission consulaire depuis vingt, voire vingt-cinq ans.
“Ignorant leurs droits, vous n’avez même pas daigné leur adresser une lettre de radiation, ce qui constitue non seulement une ignorance, mais aussi une violation flagrante du Code du Travail Français et Haïtien”, écrit-il.
Il déplore ce qu’il appelle un manque total de respect à l’endroit de ce personnel, des collègues compétents qui, dit-il, ont été remplacés par d’autres aux profils douteux et qui, fait-il remarquer, à l’heure du numérique, ne savent même pas se servir d’un ordinateur.
Maguet Delva affirme ne pas pouvoir continuer à travailler dans un environnement peu propice.
Fatigué, dit-il, de combattre la corruption, il fait remarquer qu’il avait l’habitude de dénoncer ces pratiques sous l’administration de l’ancien chancelier Claude Joseph et de sa bande qui, dit-il, avaient mis le Consulat en coupe réglée.
La gestion, par le ministre Généus, de la mission consulaire à Paris laisse à désirer, affirme sans langue de bois, M. Delva.
“Comment comprendre qu’un Chef de Poste puisse donner à un chauffeur une lettre, au prétexte que l’État haïtien ne peut pas lui verser son salaire, quelle honte? Une fois de plus, je me suis démené pour que cette lettre ne soit rendue publique et qu’une fois de plus l’image de mon pays ne soit ternie”, lit-on dans sa lettre de démission.
Enfin, il rappelle au ministre des affaires étrangères que l’Etat haïtien lui doit encore une somme de vingt-neuf mille euros (€ 29,000.-), environ 31 892.75 USD ou 4 386 393.18 gourdes, soulignant qu’il n’est pas le seul ” à subir ce préjudice. Il lui demande de lui payer son dû.
La Rédaction
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