Et si Haïti et la République Dominicaine coopéraient en matière touristique? Par Ronika Gaelle Gay.
Les relations haïtiano-dominicaines ne font que tomber de Charybde en scylla, elles ne cessent de se détériorer, ces dernières années.
Les crises récurrentes ayant secoué Haïti ces dernières années, provoquent une migration passive vers les terres voisines, notamment vers la République Dominicaine, d’autant que certains antécédents historiques continuent à faire monter la tension, à aggraver les choses.
Cependant, si les deux Républiques qui se partagent l’île d’Hispaniola parvenaient à mettre leurs différences de côté, dans la perspective d’une meilleure coopération, les répercussions seraient positives tant pour Port-au-Prince que pour Santo Domingo.
Les diversités culturelles qui existent sur l’île pourraient être considérées comme un atout majeur pour les deux pays.
En effet, la République Dominicaine partage une culture majoritairement latino-espagnole alors que la République d’Haïti s’appuie beaucoup sur ses racines africaines et tout cela peut contribuer à une maximisation de leur économie à toutes les deux.
Avec cette diversité qu’offrent les 2 pays, ils pourraient accroître et valoriser progressivement le tourisme culturel bi-national, soutient plus d’un.
Entre 2010 et 2019, l’arrivée des visiteurs en République Dominicaine lui a permis d’attirer plus de 58 000 millions de dollars et, pour la seule année 2019, le secteur touristique dominicain a généré pas moins de 7 468,1, soit 8.4% de son Produit Intérieur Brut, selon la Banque Centrale dominicaine.
Pour ce qui est d’Haïti, il y a un peu plus de 20 ans, soit en 1995, les recettes touristiques s’élevaient à 90 millions de dollars US, ce qui représentait 3.2% de son PNB (Produit National Brut). Environ deux décennies après, les recettes générées par le secteur touristique avant la crise sanitaire liée au Covid-19 étaient de 620 millions de dollars US, soit 3.8% du PNB, selon l’Organisation Mondiale du Tourisme.
Alors que l’économie dominicaine continue à croître, celle d’Haïti suit une courbe descendante. Le pays est en pleine crise humanitaire.
Pour que l’île entière prospère, les deux pays qui la partagent ont intérêt à coopérer et Haïti devrait aussi améliorer sa situation socio-politique.
Si Haïti arrive à surmonter la crise à laquelle elle est confrontée, il faudra aussi que l’Etat investisse dans les infrastructures, la technologie de manière à moderniser les sites touristiques et attirer plus de visiteurs.
De plus, le pays est très riche en termes de biodiversité et de ressources naturelles. Il possède, en effet, un patrimoine suffisamment riche qui ne demande qu’à être exploité.
Plus d’un affirme qu’il lui faudra aussi améliorer son image sur la scène internationale et attirer ainsi bon nombre de touristes parmi ceux qui visitent la République Dominicaine.
Une meilleure coopération entre les deux pays pourrait donc leur permettre d’optimiser leur secteur touristique et contribuer ainsi au développement des deux pays de l’ile Hispaniola.
Ronika Gaëlle Gay