Dans son rapport du 27 Juin 2024 au Conseil de sécurité, le Secrétaire Général des Nations Unies a soumis la proposition d’avoir un autre bureau du BINUH en dehors du département de l’Ouest à cause de l’insécurité. Le SG Antonio Guteress souhaite anticiper une crise que les élections pourraient engendrer.
Le BINUH a été mis en place en 2019 avec des ressources très modestes en matière de sécurité et de logistique, en misant sur le fait que la stabilité politique se maintiendrait et que les capacités de la Police nationale augmenteraient, hypothèses qui ne se sont pas vérifiées a t’il déclaré.
La détérioration spectaculaire de la sécurité à Port-auPrince a montré que l’ONU devait être capable d’ajuster rapidement sa présence face aux menaces accrues en matière de sécurité, mais aussi de veiller à ce qu’un personnel suffisant reste sur le terrain et applique les mesures de sécurité qui s’imposent, afin d’exécuter le mandat du BINUH.
Un bureau du BINUH en dehors du département de l’Ouest permettrait au personnel de se déplacer rapidement dans d’autres parties du pays, d’où il pourrait continuer à mener à bien les tâches prescrites. Une autre solution pourrait être de le réinstaller à l’extérieur du pays, dans la sous-région. À mesure que le processus politique progresse et que les conditions de sécurité le permettent, le BINUH devra renforcer la mise en œuvre des activités prescrites de manière à permettre la tenue d’élections crédibles, participatives et inclusives.
Dans cette optique, il sera crucial de renforcer le Groupe des élections pour fournir un soutien adéquat aux autorités nationales, dont le conseil électoral provisoire. Une présence en dehors de Port-au-Prince sera nécessaire pendant les périodes qui précéderont et suivront les élections nationales, qui devraient avoir lieu au quatrième trimestre de 2025.
Le Secrétariat étudiera d’autres solutions, si nécessaire, afin d’accroître la prévisibilité et la disponibilité des moyens aériens nécessaires au déplacement du personnel des Nations Unies, notamment la police des Nations Unies, à des fins d’évacuation sanitaire primaire et secondaire et, le cas échéant, pour réinstaller en urgence le personnel dont les activités ne relèvent pas de l’assistance vitale, afin de limiter les risques dans le contexte actuel d’insécurité accrue.
Le rapport est soumis en application de la résolution 2692 (2023) du Conseil de sécurité, par laquelle celui-ci a décidé de proroger jusqu’au 15 juillet 2024 le mandat du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), défini dans sa résolution 2476 (2019) portant création du Bureau.