Le plus prestigieux des Nobel, celui de la paix, vient d’être attribué ce vendredi. Il revient à la militante iranienne Narges Mohammadi qui se trouve actuellement en prison dans son pays.
A Oslo, la présidente du comité Nobel norvégien, Berit Reiss-Andersen, a souligné que Narges Mohammadi, une militante et journaliste de 51 ans, est récompensée “pour son combat contre l’oppression des femmes en Iran et sa lutte pour la promotion des droits humains et la liberté pour tous”.
Son mari Taghi Rahmani, réfugié depuis 2012 en France avec leurs deux jumeaux, aujourd’hui âgés de 17 ans, a souligné que Narges Mohammadi “est la personne la plus déterminée que je connaisse”.
Il affirme que “Le Parlement européen devrait s’opposer à cette oppression”.
Arrêtée à plusieurs reprises depuis 1998, Narges Mohammadi a été condamnée à plusieurs peines de prison et doit encore être jugée prochainement pour de nouveaux chefs d’inculpation.
L’association Reporters sans frontières (RSF) estime qu’elle est victime d’un “véritable harcèlement judiciaire”.
La contestation, née après la mort d’une jeune Kurde iranienne, Mahsa Amini, morte en détention après son arrestation par la police des mœurs pour un voile mal porté, a été réprimée dans le sang. Mais pour Mohammadi, le changement est “irréversible”.
“Le mouvement a accéléré le processus de démocratie, de liberté et d’égalité”, répondait-elle récemment à des questions écrites de l’AFP, et il a “affaibli les fondements du gouvernement religieux despotique”.
Née en 1972 à Zanjan, dans le nord-ouest de l’Iran, Narges Mohammadi a fait des études en physique avant de devenir ingénieure. Elle s’est lancée parallèlement dans le journalisme auprès de journaux réformateurs.
Dans les années 2000, elle rejoint le Centre des défenseurs des droits de l’Homme (dont elle est aujourd’hui la vice-présidente), fondé par l’avocate iranienne Shirin Ebadi, prix Nobel de la paix en 2003. Elle lutte notamment pour l’abolition de la peine de mort.
Dans un livre intitulé “White torture” (“Torture blanche”), elle dénonce les conditions de détention des prisonnières, particulièrement leur mise à l’isolement, sévices dont elle dit avoir été elle-même victime. Elle est actuellement détenue dans le quartier des femmes, avec une cinquantaine de prisonnières, selon son mari Taghi Rahmani.
La Rédaction
Avec AFP