Dans une correspondance qui fait le tour des réseaux sociaux, le Haut Conseil de Transition fait face au cynisme du PM Ariel Henry et à son silence concernant le kidnapping du Secrétaire Général du Conseil Antony Virginie Saint-Pierre. La population est complètement livrée à elle-même confirme finalement la structure gouvernementale dirigée par Myrlande Manigat.
Correspondance du Haut Conseil de Transition au Premier Ministre Ariel Henry.
Neuf jours se sont écoulés depuis que le Secrétaire Général du Haut Conseil de la Transition (HCT), M. Antony Virginie Saint-Pierre a été séquestré. Nous sommes estomaqués, au plus haut point, que le gouvernement ne semble s’en préoccuper et encore moins se soucier du sort qui lui est fait.
Vous êtes revenu de votre long voyage dans l’indifférence totale de ce drame que la Présidente du HCT a personnellement porté à votre attention pendant que vous étiez entre deux portes, passant d’une rencontre à une autre.
Nous appréhendons encore très mal que M. Badio, un recherché démasqué, soit l’objet d’un satisfécit en faveur de ceux qui en sont enfin arrivés ; et que vous ayez passé sous silence l’acte odieux commis par des ravisseurs contre l’une des plus hautes autorités du HCT. Monsieur Saint-Pierre en sa qualité de Secrétaire Général a rang de ministre. A ce titre ne mérite-t-il pas plus d’égard, rien que pour avoir servi l’État durant une longue carrière d’enseignant, de secrétaire d’État, de ministre ?
Si l’État reste indifférent à l’enlèvement d’un ministre, le message signifié à la population haïtienne est qu’elle est complètement livrée à elle-même ! Que dites-vous aux autres membres du HCT et à ceux de votre gouvernement ?
Votre mutisme et les atermoiements de ceux qui cherchent à tirer profit de ce silence nous obligent à vous écrire, dans l’espoir que par politesse administrative vous daignerez nous répondre. Nous partageons sans mesure la souffrance, l’angoisse, l’impuissance et la colère de sa famille et de toutes les familles haïtiennes rivées à un téléphone qui ne sonne que pour entendre les menaces proférées par les kidnappeurs, parce que le butin n’est pas encore versé.
Le Secrétaire Général du HCT n’est ni le dernier ni le seul otage qui mériterait de bénéficier des instructions fermes du président de Conseil Supérieur de la Police nationale. Hélas, nous l’avions déjà dit, l’impéritie de cet organe continue de faire couler les larmes de familles entières.
Nous refusons de croire que tout ceci ne soit que des manigances vis-à-vis du HCT ou tout simplement des accordés personnels contre M. Saint Pierre.
Dans l’attente de votre prochaine communication. Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, nos patriotiques salutations.
Signés Myrlande Manigat et Ricardo Fleuridor pour le HCT.
La Rédaction