La violence, l’insécurité, l’impunité et la crise humanitaire sont parmi les fléaux qui rongent la société haïtienne. Le Protecteur du citoyen, Dr Renan Hédouville, exprime de vives préoccupations.
Le docteur Hédouville salue le rapport du Haut-Commissaire aux Droits de l’Homme, Mr Volker Türk présenté lors de la 54e session du conseil et exprime ses préoccupations par la situation des droits humains, caractérisée en Haïti par la violence, l’insécurité et une crise humanitaire dévastatrice.
Le protecteur du citoyen fait remarquer que depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse le 7 juillet 2021, l’insécurité et la violence des gangs armés représentent une menace quotidienne pour les citoyens alors que le phénomène du kidnapping continue de faire des victimes dans toutes les couches sociales.
Les gangs armés profitent de l’irresponsabilité des autorités étatiques pour prendre le contrôle de nombreuses régions du pays, y compris la capitale, Port-au-Prince, et continuent à terroriser la population, qui vit dans la peur constante, déplore Renan Hédouville.
Ces gangs, note-t-il, ne cessent de défier l’autorité du gouvernement et de la Police nationale d’Haïti (PNH). Ils attaquent les commissariats de police, les institutions publiques et privées, les écoles, les hôpitaux, les biens meubles de paisibles citoyens et commettent de multiples cas d’assassinats.
L’OPC évoque aussi la détérioration de la crise humanitaire dans un pays dont la majorité des citoyens vit dans la pauvreté pendant que l’insécurité alimentaire, l’accès à l’eau potable et les services de base sont limités et de nombreux enfants n’ont pas accès à l’éducation à cause de la dégradation du phénomène de l’insécurité.
La police se révèle de plus en plus impuissante ou incapable face aux exactions des bandes criminelles opérant en toute impunité, déplore le Protecteur du citoyen.
“De plus, l’impunité et la détention préventive prolongée demeurent des problèmes majeurs car le système judiciaire est quasi-inexistant face au mauvais fonctionnement du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire. La détention préventive prolongée ne cesse d’augmenter, des crimes sont restés impunis et des magistrats sont renvoyés du système par le CSPJ sans avoir la possibilité d’exercer un recours”, dénonce le protecteur Hédouville, faisant remarquer que cette situation aggrave énormément le phénomène de l’impunité et des violations à répétition des droits humains.
Me Hédouville en profite pour réaffirmer sa volonté de remplir sa mission consistant à veiller au respect par l’État de ses engagements en matière des droits notamment ceux contractés au niveau régional et international.
Voilà pourquoi, il demande au gouvernement et à la police d’assumer leurs responsabilités aux fins d’assurer la sécurité des vies et des biens dans le pays et de travailler pour le respect, la protection et la mise en œuvre de tous les droits humains en Haïti.
Il cite entre autres ceux des enfants trop souvent exposés à la violence sexuelle, de la femme, des personnes à mobilité réduite, des personnes vivants avec le VIH/SIDA, des personnes âgées, des albinos, des membres de la communauté LGBTIQ+, victimes de discrimination, de stigmatisation et de déni de justice.
Il appelle la communauté internationale à soutenir le pays dans cette conjoncture difficile afin de faire face à l’insécurité et combattre le phénomène de l’impunité, souvent lié à la corruption; soulignant qu’un accompagnement international est également nécessaire pour faire la lumière sur le dossier de l’assassinat du président Jovenel Moïse.
La Rédaction