La semaine dernière, une audio faisant état d’un échange malsain entre des conseillers du Conseil Présidentiel de Transition et du Président du Conseil d’Administration de la Banque Nationale de Crédit a été diffusée sur les réseaux sociaux.
Un véritable scandale de corruption impliquant les Conseillers Emmanuel Vertilaire, Louis Gérald Gilles et Smith Augustin. Ces derniers auraient exigé la somme de cent millions de gourdes de Raoul Pierre-Louis afin qu’il puisse garder son poste de Président du Conseil de la Banque. Le mandat du conseil ayant atteint sa maturité, les négociations pour la reconduction ou non des membres ayant été ouvertes.
Dans cette atmosphère, le directeur de l’ULCC, friand de ces types de dossiers qui lui donnent aussi une certaine visibilité lui garantissant aussi son poste, a déjà formé une commission d’enquête et invité M. Raoul Pierre-Louis à une première audition.
Il serait judicieux ici de se demander si dans les formes, l’ULCC, organe sous tutelle du Ministère des Finances, peut recevoir ainsi l’audition du Président de la Banque Nationale de Crédit. Que dit le protocole en cette matière?
Et ensuite, ULCC est-elle habilitée à recevoir aussi en audition les 3 membres du CPT (Conseillers-Présidents) impliqués dans ce scandale ou s’agit -il d’une énième scène de théâtre pour la consommation de l’opinion publique ?
Les conseillers Louis Gérald Gilles et Smith Augustin, ont rejeté d’un revers de main la correspondance dénonciatrice de Raoul Pierre-Louis au PM Garry Conille. Dans sa lettre datée du 24 Juillet, le président du conseil cite nommément les conseillers Emmanuel Vertilaire, Louis Gérald Gilles et Smith Augustin qui lui auraient exigé cent millions de gourdes (100,000,000Gdes) pour qu’il garde le poste. Pierre-Louis estime que sa vie est danger par rapport à l’ampleur du scandale de cette exigence des 3 membres du CPT.
Le Bureau de communication de Smith Augustin invite la population à être clairvoyant et parle de sabotage; celui de Louis Gérald Gilles, lui, demande à “la Population de se poser la question la plus fondamentale : À qui profite le crime ? Il ajoute, “si c’est toi mon ami frère le véritable détracteur, le principal déstabilisateur, le Conseiller-Présidentiel se chargera de te dénoncer à la clameur publique avant toutes autres formalités”.”
En effet, à qui profite ce scandale ? Il est clair que vu la tournure des événements, Raoul Pierre-Louis ne sera pas remercié ni reconduit, pour le moment, à la tête du Conseil de la Banque Nationale de Crédit. On le voit mal obtenir le vote des ces 3 messieurs. L’Accord de Montana qui s’érige en vigile et voix contre la corruption ne donnerait pas non plus son accord pour suspicion de corruption et non respect de l’accord du 3 Avril 2024 non officiellement publié par manœuvre déloyale du Conseil Présidentiel. Et, particulièrement , Fritz Jean son représentant qui semble de jour en jour se détacher de sa structure mère.
On voit mal, Le Collectif 30 janvier représenté par Edgard Leblanc, qui dénonce aussi le laxisme de ce dernier et les dérives au sein du CPT, donner un vote favorable à M. Pierre-Louis. On se demande ici, pourquoi le président Raoul Pierre-Louis a t’il préféré se rapporter au PM Garry Conille et non au Président actuel du CPT Edgar Leblanc, qui est le premier concerné par ce scandale qui entache la crédibilité de la structure qu’il préside ? A qui profite tout cela ? Des organisations membres de l’organisation EDE de l’Ex PM Claude Joseph réclament le retrait de Smith Augustin du CPT conformément à l’accord du 3 Avril 2024 et du décret du 12 Avril 2024: Tout cela fait bien ressortir que ce sont les structures qui sont les membres du CPT et non leurs représentants avec toutes les conséquences de droit.
Rappelons que la semaine dernière, Claude Joseph avait eu des discusions orageuses avec le Premier Ministre Garry Conille autour du maigre Budget du Ministère de la défense qui lui a été alloué. A qui donc profiterait le retrait de Smith Augustin? A redorer le blason et l’image de EDE et de son représentant légal Claude Joseph.
A qui donc profite le scandale de la BNC ? Selon les hypothèses, on pourrait dire facilement : Le président Edgard Leblanc et le PM Garry Conille. Car cette destabilisation pourrait renforcer le pouvoir de chacun.
Edgard Leblanc tardera à remettre le poste à Smith Augustin et le pm Conille sera mieux coté et plus à l’aise pour diriger avec moins de pression des Conseillers présidents qui dorénavant doivent s’emballer de beaucoup de scrupule dans leur relation avec la Primature et les Administrés.
Ce dernier scandale est révélateur de la fragilité de nos institutions et du peu de souci de certains hommes d’Etat de l’envergure de la dignité attachée à leur fonction.
Et Haïti dans tout cela? Les haïtiens devront encore attendre et permettre à l’internationale de trouver une solution haitienne à la crise haïtienne et à cette alliance non appropriée, mieux, contre nature, entre les membres du CPT qui a pris naissance de la déclaration de la caricom et la Primature d’essence constitutionnelle et administrativement régulée.
Mennen koulèv la lekòl se youn fè l chita se de.
L’Internationale dont la Caricom et tous ceux qui jouent directement ou indirectement le rôle de tuteurs doivent réviser leur batterie et apprécier le problème haïtien à la fois à l’aune de la souveraineté et du devoir d’ingérence.
Qu’avons-nous encore gagné de tout cela?
Haiti demeure la grande absente.
La Rédaction.