Depuis le début de ce siècle, notre façon de consommer a radicalement changé. Mettre à l’épreuve la patience n’est plus à l’ordre du jour puisque nous trouvons tout ce que nous demandons sans déployer beaucoup d’efforts et dans un temps de plus en plus court.
Dans certains cas, nous n’avons même plus besoin de choisir ce que l’on veut car, avec les vidéos courtes, il nous suffit de scroller pour être servi à n’en plus finir.
Ces tonnes de vidéos sont proposées par des algorithmes, conçues pour vous offrir ce que vous aimez.
Le meilleur exemple de cette consommation est Tik Tok qui compte aujourd’hui plus d’1,3 milliard d’utilisateurs par mois et selon certaines études, les gens passent en moyenne une semaine de vie active à scroller sur l’application.
Tout ce système n’a clairement pas pour but de nous aider à nous socialiser mais de conserver notre attention et la revendre aux organismes de publicités.
D’un autre côté, ce type de consommation n’est pas sans risque pour le consommateur puisqu’à chaque scroll, de la dopamine, qui est un neurotransmetteur qui libère des molécules dites de plaisir ou de récompenses qui nous fait ressentir un bien-être intense lorsqu’on accomplit quelque chose, est libérée.
Puisque notre cerveau adore cet état, il nous pousse à regarder une nouvelle vidéo pour à nouveau ressentir cette sensation de plaisir et ainsi on développe, petit à petit, une forme d’addiction à l’application et ce n’est pas là le seul problème.
L’application tue notre attention et notre concentration, les vidéos étant très courtes, généralement moins de 10 secondes, et qu’on passe beaucoup de temps à les regarder, tout ce qu’on fait d’autres comme écouter quelqu’un parler, lire un livre ou même jouer à un jeu de société par exemple, parait très long.
La capacité à se concentrer diminue de plus en plus et ceci a d’énormes conséquences sur notre futur, puisque sans concentration, nous ne pouvons pas entreprendre des projets ou nous dédier à ce que nous aimons.
Nous ne pouvons pas non plus réfléchir, puisque la réflexion demande de l’attention sur un sujet donné et sans cette réflexion, notre capacité à choisir devient de plus en plus désuet.
Ainsi, nous arrivons à un moment où le cerveau libère un surplus de dopamine. Il ne fonctionne presque plus car il pense que tout va bien. Nous savons tous qu’un cerveau qui ne travaille plus, perd des cellules et meurt petit à petit.
Même si ce mode de consommation a déjà envahi notre société, il n’est qu’à ses débuts donc, nous pouvons encore renverser ses effets néfastes et ceci peut commencer par un changement dans notre manière de consommer.
Des méthodes simples existent comme suivre un horaire qui peut permettre d’avoir le contrôle du temps, écrire sur une feuille de papier ce que l’on veut faire sur une période très courte et le biffer une fois réalisé.
Ces méthodes peuvent paraître, simplistes, enfantines mais leur application permet au cerveau de se concentrer sur un but donné et procurer la motivation nécessaire pour l’accomplir, tout ce dont nous avons besoin pour assurer notre survie.
Naikhaelle Chérélus, étudiante à l’université