Les missions des Nations Unies en Haïti n’ont depuis 1993 jamais données de résultats conséquents.« Du fait de la poursuite de la crise politique et de l’instabilité qui l’a accompagnée, les réformes sérieuses ne se sont jamais concrétisées« , a déclaré un expert de l’ONU.
Au contraire, le pays n’a fait que sombrer dans le chaos. Malgré la présence des missions onusiennes, des organismes internationaux et des agents humanitaires la misère s’est accrue. La violence dans les communautés se renforce, le pays est aujourd’hui gangstérisé, plus de 200 gangs répertoriés. Le système judiciaire est défaillant et la Police Nationale d’Haïti ne peut faire face aux défis et à sa mission de protéger et de servir. La Communauté internationale refuse de reconnaitre les Forces armées d’Haïti qui a véritable mission de protéger le territoire. Le Choléra apporté en Haïti par les Casques Bleus de l’ONU continue de faire rage dans certaines communautés.
Historique
La première intervention des Nations Unies en Haïti date de février 1993, lorsqu’a été déployée la Mission civile internationale conjointe ONU-OEA en Haïti. En septembre 1993, le Conseil de sécurité a établi la première opération de maintien de la paix dans le pays, la Mission des Nations Unies en Haïti (MINUHA). Toutefois, en raison du refus de coopérer des autorités militaires haïtiennes, la MINUHA n’a pas pu être complètement déployée à l’époque et s’acquitter de son mandat.
En juillet 1994, le Conseil de sécurité a autorisé, par sa résolution 940 (1994), le déploiement d’une force multinationale de 20 000 membres pour faciliter le retour rapide des autorités haïtiennes légitimes, maintenir la sécurité et la stabilité dans le pays et promouvoir l’état de droit. La force multinationale a été suivie par une série de missions successives des Nations Unies de 1994 à 2001, dont notamment la MINUHA qui a assumé l’intégralité de ses fonctions en mars 1995, la Mission d’appui des Nations Unies en Haïti (MANUH), la Mission de Transition des Nations Unies en Haïti (MITNUH) et la Mission de Police civile des Nations Unies en Haïti (MIPONUH).
La MINUSTAH a été établie le 1er juin 2004 par la résolution 1542 du Conseil de sécurité.
Cette Mission de l’ONU a succédé à une force multinationale intérimaire qui avait été autorisée par le Conseil de sécurité en février 2004 après le départ en exil du Président Bertrand Aristide au lendemain d’un conflit armé qui s’est étendu à plusieurs villes du pays. Le 19 janvier 2010, le Conseil de sécurité, dans sa résolution 1908, a approuvé la recommandation du Secrétaire général portant sur l’augmentation des forces de la MINUSTAH sur le terrain pour aider le pays à se relever, à se reconstruire et à retrouver le chemin de la stabilité.
La Mission a également continué à mobiliser ses ressources logistiques pour contribuer aux efforts visant à faire face à l’épidémie de choléra d’octobre 2010. Les experts ont déclaré en Avril 2020, qu’il y a plus de trois ans, les Nations Unies ont reconnu le rôle joué par ses casques bleus dans l’apparition de l’épidémie. Depuis lors, l’organisation n’a versé aucune compensation et ses efforts en matière de secours, insuffisamment financés, se sont limités à une série de projets de développement symboliques.
Le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’appui à la Justice en Haïti (MINUJUSTH) est établi par la résolution 2350 du Conseil de sécurité, adoptée le 13 avril 2017.
La mission est composée de sept unités de police constituées (soit 980 personnes) ainsi que 295 officiers de police individuels, et 351 fonctionnaires civils pour une période initiale de six mois, du 16 Octobre 2017 au 15 Avril 2018, avec un horizon de deux ans. Cette période est prévue comme une transition qui mettra fin à l’engagement des Nations Unies en matière de maintien de la paix en Haïti.
Le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) a été établie par la résolution 2476 du Conseil de sécurité du 25 juin 2019 et déployé sous le Chapitre VI de la Charte des Nations Unies.
Le mandat du BINUH concentre ses actions sur deux principaux secteurs :
- Conseiller le gouvernement d’Haïti pour promouvoir et renforcer la stabilité politique et la bonne gouvernance, y compris l’état de droit, préserver et favoriser un environnement pacifique et stable, y compris en appuyant un dialogue national inclusif entre Haïtiens, et protéger et promouvoir les droits humains.
- Aider le gouvernement d’Haïti, dans un rôle consultatif, dans ses efforts dans les secteurs tels : Dialogue et réformes, Élections,Professionnalisation de la police, Réduction de la violence communautaire et de la violence des gangs, Réforme judiciaire, Conditions pénitentiaires, Protection des droits humains et impunité.
Une résolution dans laquelle beaucoup de précautions sont prises afin qu’elle puisse être votée. La Chine et la Russie se sont abstenues contre 12 voix pour. Cependant, à la lecture de ladite Résolution, il est clair que le Conseil de Sécurité veut éviter toute responsabilité liée à une épidémie importée. Le continent Africain notamment le Kenya est réputé pour certaine maladie en dehors du Cholera. La fièvre Dengue, le Paludisme, le Virus du Polio sont des défis constants pour ce continent.
C’est en ce sens qu’on peut comprendre cette précaution du Conseil de Sécurité qui ajoute le point suivant dans la résolution 2699.
Prie les États Membres qui participent à la Mission multinationale d’appui à la sécurité en Haïti de prendre les mesures de gestion des eaux usées et de protection de l’environnement qui s’imposent pour éviter l’apparition et la propagation de maladies transmises par l’eau, conformément au document publié en 2001 par l’Organisation mondiale de la Santé et intitulé « Water Quality. Guidelines, Standards and Health: Assessment of risk and risk management for water related infectious disease » (Qualité de l’eau. Lignes directrices, normes et santé : évaluation et gestion des risques liés aux maladies infectieuses transmises par l’eau), en coopération avec les autorités haïtiennes, auxquelles il incombe également de prévenir les maladies transmises par l’eau ;
Le MMAS travaillera en étroite collaboration avec le Binuh et le CARICOM
La Rédaction
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