Le Président de la République Dominicaine Luìs Abinader en campagne électorale pour un second mandat place Haïti au centre des débats pour se positionner comme le défenseur par excellence de la souveraineté et de la nation ; et, comme le candidat de la transparence qui combat la corruption dès ses premiers jours à la tête du pays.
A l’issu de son Conseil National de Sécurité sur Haïti, le 11 septembre dernier, il a rencontré la presse dominicaine à la conférence La Semanal. Il a exposé les mesures prises contre Haïti par rapport à la construction d’un canal (ou d’une déviation) sur la rivière massacre et a répondu aux différentes questions portant essentiellement sur ce qu’on aurait appelé les sanctions de Abinader contre les Haïtiens et le commerce dominicain à Dajabòn.
De plus, Abinader a annoncé qu’il rencontrera à l’Assemblée Générale de l’ONU le président du Kenya, William Ruto, pour discuter des plans de ce pays de l’Afrique de l’Est concernant son soutien à la Police Nationale d’Haïti.
« Je vais rencontrer le président de la République du Kenya pour connaître les plans qu’ils ont avec Haïti. Évidemment, comme vous le savez, nous ne pouvons pas et ne voulons pas intervenir, mais nous voulons connaître les plans pour prendre les protections dues », a-t-il déclaré lors de son discours à La Semanal avec la presse.
Luis Abinader déplore le manque de Leadership de Ariel Henry et son incapacité à prendre des décisions d’Etat. Il informe avoir les meilleurs rapports comme chefs d’Etat et se parle quand le besoin se fait sentir ou à travers son représentant en Haïti l’ambassadeur Faruk Miguel. Mais il est contraint de prendre ces dispositions pour son pays afin de garantir la sécurité nationale qu’il place en premier plan et en dehors des intérêts commerciaux des hommes d’affaires de la République Dominicaine.
Le projet de construction d’un Canal pour capter l’eau de la rivière massacre pour les besoins de l’agriculture du Nord / Nord’Est ne date pas d’hier. Des travaux ont été initiés depuis Jovenel Moïse, mais allaient être suspendus.
Le 27 Mai 2021, à la décision du gouvernement haïtien, à travers le ministère de l’Agriculture des ressources naturelles et du Développement rural (MARNDR), de construire une prise d’irrigation sur la rivière Massacre laquelle avait suscité de vives controverses chez certains groupes en République dominicaine, une délégation haïtienne s’était rendue en terre voisine pour faire le point sur ce projet. Au terme de cette discussion, tout malentendu a été dissipé car la partie dominicaine est parvenue à la conclusion que la prise ne constitue pas une dérivation du lit de la rivière d’autant que 69,71 % des terres agricoles sur le sol dominicain dépendant de cette rivière ont leurs ouvrages de prise situés en amont du point de dérivation utilisée pour la construction de la prise.
De plus, selon un rapport de l’Institut national des ressources hydrauliques de la République Dominicaine (INDRHI) en 2021, le projet du gouvernement haïtien de construire une prise d’eau dans le lit de la rivière Massacre ne causerait pas de graves dommages aux systèmes agricoles de la région de Dajabón, car le débit d’eau utilisé serait inférieur à la quantité totale d’eau détournée vers la République dominicaine dans la même masse d’eau.
Les gouvernements de la République dominicaine et d’Haïti ont signé une déclaration commune pour trouver une solution au conflit concernant la canalisation des eaux de la rivière Massacre par les autorités haïtiennes.
Les gouvernements se sont engagés à élaborer un protocole technique « pour la gestion coordonnée de tous les bassins hydrographiques transfrontaliers », afin de garantir la gestion des ressources « de manière conjointe, conformément aux dispositions du traité de 1929 et aux normes du droit international ».
Ils ont également convenu de poursuivre l’échange d’informations « sur tous les travaux liés à l’eau réalisés et à réaliser dans la zone frontalière » et de créer un « comité technique pour une meilleure compréhension des travaux réalisés dans la zone frontalière », le tout dans le cadre de la « sous-commission de l’environnement et de l’agriculture de cette commission mixte bilatérale, en vue de la formation du comité binational de l’eau ». Le Journal Dominicain Somospueblo fait état de cette décision.
Aujourd’hui, la vérité sur les travaux qui se réalisent sur la rivière massacre doit être connu des Dominicains et des Haïtiens. Les Dominicains parlent de déviation de la Rivière contraire au traité de paix, d’amitié et d’arbitrage du 20 février 1929, les haïtiens parle de Canal pour l’irrigation des champs. Ariel Henry, de son côté, déclare qu’il ne s’agit pas d’initiative de son gouvernement.
Les maîtres d’œuvre sont identifiés comme des Jovenélistes notamment l’ancien ministre Joazeus Nader qui a donné une entrevue sur radio caraïbes ce matin du 12 septembre à ce sujet. Les noms de Wanique Pierre, Ardouin Zéphirin, Jean-Baptiste Bien-Aimé, Jeantel Joseph et Jacques Sauveur Jean sont cités par les Dominicains comme les personnes privées qui sont derrière le projet. Les Jovenélistes souhaitent-ils mettre le PM Ariel Henry en échec dans ce dossier ?
En attendant, le peuple haïtien et les commerçants dominicains attendent Jeudi pour le Plan B de Luis Abinader.
La Rédaction
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