L’Unité de Lutte contre la corruption a publié son énième rapport d’enquête demandant au parquet de mettre l’action publique en mouvement contre différentes personnalités de la classe politique, des anciens sénateurs et députés, des directeurs généraux, des cadres et agents de la fonction publique,des opérateurs du secteur privé qui ont fait l’objet d’enquête de la part de l’institution.
Tandis que plus d’un applaudit la détermination du jeune DG Hans Joseph à prouver sa persistance dans des enquêtes dites de corruption, d’autres critiquent sévèrement la méthodologie employée notamment la fondation Je klere. Certains faits signalés n’ont pas été bien traités ou ne présentent pas toujours l’évidence de faute réelle de corruption.
Ces légèretés dans des rapports assez étoffés pourtant mettent en doute la bonne foi du jeune DG, fondateur du Cabinet Expertus qui représente actuellement les intérêts de Martine Moïse dans l’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse.
Plus d’une quarantaine de rapports ont été transmis au parquet par le DG Joseph en un an. Les Doyens ou Commissaires du gouvernement qui se sont succédé depuis cette nouvelle dynamique n’ont pas encore pu mener à terme une des enquêtes de l’ULCC. S’agirait-il de manque de temps? Ou jugent-ils ces enquêtes d’orientées politiquement ou de règlement de compte d’après les dires de certaines personnes visées.
L’ULCC a transmis dernièrement 11 rapports d’enquêtes. Plusieurs personnes ciblées dénoncent une fois de plus les conclusions hâtives et superficielles du DG qui demande mettre l’action publique en mouvement contre tous sauf contre le greffier Wilfrid Elie pour sa coopération dans l’enquête sur Willot Joseph.
Mais que se passe-il quand l’ULCC dépose ses rapports d’enquête? Le travail de l’Unité prend fin après qu’elle ait transmis le rapport d’enquête à l’autorité judiciaire compétente. Les rapports une fois transmis l’ULCC doit se taire et laisser à la justice le loisir de faire les poursuites.
Cependant, les conclusions des enquêtes de l’ULCC sont aussi partagées dans un réseau international qui conserve les informations reçues et les utilisent au besoin. Les personnes haïtiennes ciblées dans ses rapports pourront avoir des difficultés certaines fois à ouvrir même un compte en banque à l’étranger.
Haïti a ratifié la Convention interaméricaine contre la corruption (CICC) et la convention des Nations Unies contre la corruption (CNUCC) qui obligent une coopération entre les pays.
L’ULCC a été créée par décret du 8 septembre 2004. Il s’agit d’un organisme à caractère administratif travaillant sous la tutelle du Ministère de l’Economie et des Finances. Elle est dotée de la personnalité juridique, de l’autonomie administrative et financière mais doit être impartiale dans ses enquêtes qui ne doivent revêtir aucun caractère de show-business ni de persécutions politiques.
La corruption gangrène le pays, la mauvaise gouvernance, la précarité de la vie, le manque d’accès au service de base, la défaillance des institutions de l’Etat sont favorables à ce mal qui ronge le pays et l’administration tout entière.
Le plus petit personnel dans la chaîne de la fonction publique peut être reproché de corruption. Le système de fonctionnement du pays est si défaillant.
Mettons l’action publique en mouvement contre tous les prévaricateurs, corrupteurs, corrompus, trafiquants d’influence et surtout ceux-là qui sont payés pour persécuter les citoyens et citoyennes.
La Rédaction