Les chefs d’État et de gouvernement et les chefs de délégation du Belize, de la Colombie, du Costa Rica, de Cuba, du Salvador, d’Haïti, du Honduras, du Mexique, du Panama et du Venezuela, réunis à Palenque, Chiapas, Mexique, le 22 octobre 2023, dans le but d’élaborer des solutions globales à l’augmentation des flux migratoires irréguliers que connaissent nos pays, et conscients de ce qui suit :
1) Les principales causes structurelles de la migration sont politiques, économiques, sociales et les effets négatifs du changement climatique.
2) Les facteurs externes tels que les mesures coercitives unilatérales de nature indiscriminée affectent négativement des populations entières et, dans une plus large mesure, les individus et les communautés les plus vulnérables.
3) Aborder conjointement la réalité des migrations, dans le cadre d’une approche fondée sur les droits de l’homme et en accordant à tout moment la priorité au bien-être de nos peuples, requiert une responsabilité et une coopération partagées afin d’obtenir des résultats fondés sur la prise en compte des causes structurelles et des flux migratoires, qui doivent être gérés conjointement par les pays d’origine, de transit, de destination et de retour.
À la lumière de ce qui précède,
CONVIENNENT
1) D’élaborer un plan d’action pour le développement, fondé sur des objectifs prioritaires et sur la compréhension des réalités de chaque pays, afin de s’attaquer aux causes structurelles de la migration irrégulière dans la région. À cet égard, les domaines prioritaires suivants ont été convenus :
▪ Autosuffisance et souveraineté alimentaire avec le redressement du secteur agricole.
▪ Protection, conservation et restauration de l’environnement.
▪ Emploi décent, éducation et développement des compétences techniques et technologiques.
▪ Sécurité énergétique, y compris les énergies renouvelables et les progrès vers la décarbonisation.
▪ L’autosuffisance en matière de santé.
▪ Le commerce et l’investissement intrarégionaux au service du développement socio-économique.
▪ La lutte contre la criminalité transnationale organisée, la traite des êtres humains, la corruption et la promotion de la coopération en matière de sécurité.
À cette fin, le Mexique mettra immédiatement à la disposition des pays réunis son offre de coopération et d’assistance technique dans ces domaines avec les programmes suivants : Semer la vie ; Jeunesse construire l’avenir ; coopération dans les domaines du pétrole, du gaz, de l’électricité et des énergies renouvelables ; et la plateforme d’harmonisation réglementaire en vue de la création d’une agence latino-américaine et caribéenne du médicament.
2) Encourager les échanges intrarégionaux de biens et de services de subsistance de base en favorisant les préférences tarifaires, l’établissement de quotas et l’élimination des barrières non tarifaires.
3) Demander instamment la levée des mesures coercitives unilatérales imposées aux pays de la région, car elles sont contraires au droit international et ont de graves répercussions au-delà des pays visés.
4) Exhorter les pays d’origine, de transit et de destination à mettre en œuvre des politiques migratoires globales qui respectent le droit de l’homme à migrer, préservent la vie et la dignité des migrants et de leurs familles, et incluent la promotion d’options de régularisation permanente, qui permettent de renforcer les contributions des diasporas dans leurs communautés d’origine et de destination.
5) Appeler les pays de destination à adopter des politiques et des pratiques migratoires conformes à la réalité actuelle de notre région et à abandonner celles qui sont incohérentes et sélectives, afin d’éviter de produire arbitrairement des “effets d’attraction” et des “effets de dissuasion”, tels que la régularisation de certaines nationalités.
6) Contribuer de manière décisive, en fonction des capacités de chaque pays, à soutenir la République d’Haïti dans ses efforts, avec la communauté internationale et les Nations unies en particulier, pour rétablir un environnement de sécurité humaine en vue de la normalisation de la situation politique, économique et sociale, en mettant l’accent sur le développement durable.
7) Promouvoir des efforts coordonnés pour repenser l’architecture financière internationale de la dette souveraine afin de permettre aux pays, en particulier aux pays à revenu intermédiaire, d’atteindre des niveaux de développement plus élevés, de combler les écarts sociaux et de réduire l’intention de migrer, par exemple en passant de la dette universelle à l’autosuffisance alimentaire, aux services environnementaux et à l’action en faveur du climat.
8) Appeler les pays de destination à développer des voies de migration régulières, ordonnées et sûres, en mettant particulièrement l’accent sur la mobilité de la main-d’œuvre, et promouvoir la réintégration et le retour des travailleurs temporaires.
9) Appeler à un dialogue global sur les relations bilatérales entre les pays d’origine, de transit, de destination et de retour.
10) Renforcer le travail coordonné avec les organisations internationales pour s’occuper des personnes ayant des besoins de protection particuliers au cours de leur voyage de mobilité humaine, en accordant la priorité aux femmes, aux filles et aux garçons.
11) Approfondir les relations de coopération Sud-Sud et triangulaire dans la région, afin de renforcer les politiques migratoires dans le respect des droits de l’homme, en vue d’assurer un transit sûr et de protéger les personnes contre les activités illégales.
12) Poursuivre le dialogue franc au plus haut niveau sur ces questions et accords par le biais d’un groupe de travail sous la responsabilité des ministères des affaires étrangères, en vue de mettre en œuvre des solutions, avec une stratégie d’échange d’informations et conformément à la législation de chaque pays.
13) Lier ces accords à la réunion de haut niveau sur les migrations et le développement en Amérique latine et dans les Caraïbes, proposée par la Colombie et le Mexique, en intégrant les mécanismes régionaux et sous-régionaux, qui se tiendra au cours du premier trimestre 2024.
14) Proposer aux gouvernements de Cuba et des États-Unis de tenir un dialogue global sur leurs relations bilatérales dans les plus brefs délais.
Source : Gouvernement du Mexique.
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