Les responsables de plusieurs organisations de droits humains mettent en garde les autorités de la transition contre toute négociation avec les gangs et ils écartent toute possibilité de les amnistier.
Le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), Nègès Mawon, la Commission Episcopale Justice et Paix (CE-JILAP), la Plateforme des organisations haïtiennes de droits humains (POHDH) et le Cercle de réflexion sont les organisations qui soutiennent cette démarche.
La responsable de programme du RNDDH, Marie Rosie Auguste Ducénat affirment que ces organisations ont envoyé une lettre ouverte au premier ministre Garry Conille pour exprimer leur point de vue.
On ne peut pas oublier les crimes commis depuis 2018 par les bandits qui ont plongé le pays dans le chaos traitant un nombre incalculable de victimes.
La militante des droits humains fait remarquer que le RNDDH appuie de nombreuses victimes, qui ont porté plainte, dans leur quête de justice.
Il faut rendre justice aux victimes des gangs pour rétablir la paix et favoriser le retour à l’ordre constitutionnel, souligne-t-elle.
Par ailleurs, pour ce qui est de la présence des troupes de la mission multinationale qui commencent à entrer dans le pays, la militante des droits humains estime que des mécanismes de prévention des violations des droits humains doivent être clairement établis.
Le directeur exécutif du RNDDH abonde dans le même sens même s’il estime que certaines déclarations du premier ministre Garry Conille sont de nature à mettre les gangs en confiance.
Le chef du gouvernement n’a pas à chercher la sympathie des gangs, dit Pierre Espérance, ajoutant que c’est l’expérience de 2004-2005 lorsque les dirigeants d’alors avaient demandé aux groupes armés de déposer les armes qui a conduit le pays dans le chaos où il se trouve aujourd’hui.
Il dénonce, par ailleurs, l’attitude du Commissaire du gouvernement de Miragoâne, Jean Ernest Muscadin qui s’érige, dit-il, en justicier exécutant des individus qu’il assimile à des bandits.
Ce n’est pas cette méthode qui a permis à sa juridiction de connaître un certain climat de sécurité, dit-il, arguant que de nombreuses autres juridictions, à part celles des départements de l’Ouest et de l’Artibonite, ne sont pas gangrenées par les groupes criminels.
Le directeur exécutif de la POHDH, Alermy Pierrevilus, invite, lui, le gouvernement de Garry Conille à faire de la lutte contre la corruption et les crimes financiers l’un de ses priorités.
En ce sens, il l’invite à envoyer des signaux clairs en planchant sur la gestion des dirigeants qui se sont succédés à la tête du pays ou qui ont eu la charge de certaines institutions dont les ministères et les organismes déconcentrés durant les 10 dernières années.
La Rédaction