Le 27 Mars 2024, un document non signé, qui peut être authentifié par un membre observateur du Conseil présidentiel de transition (CPT) en formation a été mis en circulation sur les réseaux sociaux.
Une publication qui ne précise rien sur les exigences que les parties avaient formulées la veille jusqu’à boycotter l’élection du président du Conseil. La rencontre tenue le 26 Mars via vidéo-conférence en présence des membres de la Caricom a été un échec. Fanmi Lavalas avait exigé un report de 48 heures tandis que Accord de Montana optait pour 72 heures avec des demandes précises quant aux thèmes de référence et à la transparence.
A un moment où la société, réveillée de sa déception, réclamait à cor et à cri l’installation de la Cour de Cassation qui, pendant les crises, ces trente dernières années, a pu réaliser les élections et remettre la démocratie représentative sur les rails, le Conseil présidentiel de transition en formation s’est dépêché de sortir une note pour se positionner et mettre le peuple en veilleuse. Là au moins, les 7 membres semblent s’entendre.
D’après certaines figures politiques du pays, personnalités et des organisations de la société civile, la Cour de Cassation est aujourd’hui la meilleure voie pour sortir Haïti de cette crise multiforme vue sa obligation d’impartialité et de légalité. On peut citer parmi elles, l’ancien ministre de la justice d’Haïti, Me Camille Leblanc (pour le regroupement de citoyens engagés), l’ancien Premier Ministre Evans Paul (pour CEVIVE), l’ancien militaire et ancien Ministre Himmler Rebu, l’ancien sénateur Jean Renel Sénatus, Walsonn Sanon et Emmanuel Ménard figures retenues d’un groupe de plus de17 organisations civiles et politiques.
La proposition de la Cour de Cassation fait écho chaque jour un peu plus, fragilisant ainsi l’avenir politique des entités réunies dans le Conseil présidentiel de transition.
Dans cette note dite “communiqué de presse” qui ne responsabilise ni n’engage personne n’ayant pas été signée et encore moins venant d’une entité qui n’existe pas encore juridiquement, les membres informent que malgré la lenteur dans les résultats et la difficulté à s’entendre, qu’ils sont “déterminés à soulager la souffrance du peuple haïtien, pris au piège depuis trop longtemps entre la mauvaise gouvernance, la violence multiforme et le mépris de ses perspectives et de ses besoins.”
Mauvaise gouvernance, oui, mais paradoxalement, le conseil présidentiel de transition en formation regroupe les partis politiques et des membres de la société civile qui ont dirigé le pays ces 30 dernières années. Auront-ils plus de chance cette fois-ci ? De plus, ces protagonistes du Conseil Présidentiel n’ont-ils pas commis une très grave faute en utilisant l’Armoirie de la République sans que ce Conseil ne soit encore créé ni formalisé ?
N’ayant nullement mentionné un délai pour le choix du Président du conseil et du Premier ministre ou de la Première ministre, qui sous entend déjà que cette personne serait, peut-être, repêchée en dehors du CP. Le communiqué informe le public de ses velléités à préparer des documents et à informer la population. Une population qui égrène son chapelet de douleurs et compte chaque seconde de sa vie parce que prise en otage par les bandits et les gangs armés.
Selon les déclarations du CPT :
“Dès son installation, le Conseil Présidentiel nommera un Premier Ministre ou une Première Ministre, avec lequel ou laquelle il constituera un Gouvernement d’Union Nationale et remettra Haïti sur la voie de la légitimité démocratique, de la stabilité et de la dignité.”
“Le Conseil Présidentiel informe la population, la diaspora haïtienne et la communauté internationale de la préparation de sa prise de fonction officielle.”
“Nous avons élaboré les critères et les mécanismes pour le choix du président ou de la présidente du Conseil Présidentiel, la nomination d’un nouveau Premier Ministre ou d’une nouvelle Première Ministre et du cabinet ministériel.”
“Ensemble, nous exécuterons un plan d’action clair visant la restauration de l’ordre public et démocratique à travers le rétablissement de la sécurité des vies et des biens de la population, le soulagement de la misère et la réalisation des élections libres ainsi que des réformes nécessaires pour le progrès de la nation.”
“Le Conseil Présidentiel est en train de finaliser un document portant sur son organisation et son mode de fonctionnement incluant un accord politique transparent entre les secteurs engagés dans le processus.”
Pour finir,
“Le Conseil Présidentiel salue la bravoure et le travail des agents de l’ordre dans la sécurisation de l’espace public malgré les défis de cet environnement difficile.”
Un communiqué qui porte le nom et non les signatures de Leslie Voltaire, Frinel Joseph, Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire, Fritz Alphonse Jean, Smith Augustin, Edgard Leblanc Fils, Laurent Saint-Cyr. Pour authentification: Dr. Frinel Joseph +509 48 84 3333 E-mail : [email protected]
Il est bon de se demander si l’agronome Régine Abraham, représentante du REN au Conseil Présidentiel en remplacement de René Jean Jumeau n’avait pas encore intégré le conseil à titre d’observateur au moment de la publication du communiqué.
Peut-on continuer à plaisanter et procrastiner quand la vie de tout un chacun est menacée, quand tout un peuple vit dans l’émoi et que l’espérance de vie raisonnable n’est que de 24 heures.
La rédaction