Dans une lettre adressée au Premier Ministre Garry Conille, le 9 Août 2024, Madame Michèle Oriol, Secrétaire Générale du Comité interministériel d’aménagement du territoire (CIAT) présente sa démission.
“Je suis au regret de vous faire savoir que je ne pourrai pas continuer à assumer le poste de secrétaire
exécutif du CIAT au-delà du terme de mon contrat le 30 septembre courant dont je ne demanderai pas le renouvellement.”
La cheffe du CIAT en fonction depuis la présidence de Michel Martelly laisse entendre que les torchons brulent entre le Comité qu’elle dirige et qui est sous tutelle de la Primature et le Secrétaire général Camille Edouard Jr.
“Les différents courriers reçus du secrétariat général de la Primature, de même que notre lettre du 18 juin 2024 restée sans réponse, sont pour moi des indicateurs clairs que le gouvernement n’accordera pas au CIAT l’importance qu’il a pu avoir sous d’autres gouvernements comme institution de veille sur l’état du territoire et de référence pour les actions susceptibles d’avoir un impact sur le territoire. Il est certain que la dimension territoriale de politiques n’est pas évidente du fait de sa pluridisciplinarité mais je ne saurais trop rappeler que l’organisation territorial impacte profondément notamment la question électorale, la sécurité et la bonne administration de l’aide internationale qui sont annoncées comme les priorités de vote gouvernement.”
Plusieurs dossiers sont en cours au CIAT, notamment le projet URBAYITI qui propose plusieurs instruments pour une meilleure gestion urbaine du pays. URBAYITI est un programme lancé en décembre 2018 par le Gouvernement Jean Henry Céant et l’Union Européenne. Il est financé à hauteur de 4,23 milliards de gourdes (52,5 millions d’euros) par l’Union européenne, pour soutenir un développement urbain harmonieux et résilient d’Haïti.
Madame Oriol souhaite toutefois assurer une bonne prise en charge de ces dossiers par mon successeur.
La Secrétaire générale du CIAT conclut ainsi :
“Je souhaite finalement partager avec vous la grande leçon tirée de mes années de travail au CIAT. Depuis sa création, l’institution a montré une grande souplesse dans son fonctionnement et dans sa capacité à produire des orientations pour les territoires mais n’a pas eu la puissance nécessaire pour faire appliquer tant au niveau du budget qu’à celui des partenaires internationaux et des ministères les lignes fortes d’une politique d’aménagement du territoire. J’espère que vous pourrez avancer vers une plus grande efficience de l’institution.”