La comparaison paraît osée dans un contexte de guerre ouverte entre Israël et la Bande de Gaza qui traîne déjà plus de 1500 morts.
Dans un éditorial publié mardi, le quotidien dominicain se demande “Si Haïti peut-elle être une sorte de Gaza dans les Caraïbes ?
D’abord, l’éditorialiste compare les milices islamiques qui contrôlent la bande de Gaza avec les gangs armés haïtiens qui, écrit-il, contrôlent aujourd’hui Haïti.
Il souligne par la suite que, “Dans une lutte pour différentes revendications, le Hamas et les gangs haïtiens ont eu recours à de multiples formes de violence et d’extorsion pour dominer leurs territoires respectifs”.
Si les islamistes du Hamas défendent jusqu’à la mort le droit à une terre qu’ils disent leur appartenir et qu’ils contestent avec Israël; les gangs armés haïtiens eux, assoiffés de pouvoir et de contrôle politique et économique en Haïti, font un grand usage de la force pour y parvenir, écrit-il sans langue de bois.
Pour lui, seule l’extorsion des gangs haïtiens par une force militaire supérieure et résolument concentrée sur leur pulvérisation pourra les empêcher de s’emparer d’espaces territoriaux en Haïti qu’ils défendront au prix de tous les risques.
“Alors que les forces centrifuges libérées par les exemples d’héroïsme et de martyrologe des Palestiniens du Hamas s’étendent au-delà du Moyen-Orient, le monde ressentira de plus près les flammes de cet enfer”, affirme-t-il.
Il évoque aussi ce qu’il appelle “la fièvre de la guérilla révolutionnaire qui a englouti toute l’Amérique latine après le triomphe de Castro à Cuba en 1959 et souligne que l’effet de contagion du « foquismo » représenté par Che Guevara semble se refléter dans les manifestations de solidarité d’autres groupes similaires au Liban, en Tchétchénie, en Afghanistan et en Iran, qui se disent prêts à entrer en combat contre Israël et ses alliés.
Pour l’éditorialiste dominicain, son pays doit suivre la situation en Haïti et ceci, dit-il, à la lumière de ce qui se passe à Gaza.
Il fait enfin remarquer qu’Haïti n’est plus sur l’agenda géopolitique des grandes nations qui ont les yeux rivés sur “un Moyen-Orient englouti dans les flammes”.
Aussi, il dit croire que les gangs haïtiens qui, affirme-t-il, ont les mains libres pour porter des coups sévères aux structures de pouvoir fragmentées en Haïti, pourront devenir de plus en plus forts à mesure que la bande de Gaza du Moyen-Orient (par comparaison à celle des Caraïbes, NDLR) deviendra la salle de naissance d’un nouvel ordre mondial.
Il convient donc de se demander pourquoi les dominicains, prétextant vouloir défendre l’intégrité de leurs territoires à cause d’un simple canal construit en Haïti sur une rivière partagée par les deux pays, ont-ils pris la décision de militariser la frontière avec des soldats, des drones, des chars et des hélicoptères.
La Rédaction