Le Docteur Garry Conille a décidé ce Dimanche 2 Juin 2024 de faire une tournée au centre-ville de Port-au-Prince.
Il a tenu à voir lui-même l’état de certaines rues, toucher du doigt la souffrance des habitants de la capitale d’Haïti et visiter les déplacés qui ont fui les territoires occupés par les gangs armés et particulièrement le Lycée des Jeunes filles. A bord du véhicule blindé de la PNH en compagnie des policiers et sous la direction de Frantz Elbé, le PM fraîchement nommé, non encore installé, a sillonné, entre autres, les Rues de « La République, des Casernes et St Honoré ».
Une tournée de visibilité ou de prise de décision ?
Les commentaires sur les réseaux sociaux au sujet de cette tournée, ne sont pas forcément les réactions attendues par l’équipe qui a eu l’idée de planifier cette visite pour le Docteur Conille. Le peuple haïtien a tellement vu d’horreur ces dernières années qu’il est aujourd’hui peu enthousiaste des initiatives qui rappellent les anciens dirigeants.
La première réaction est « Nou wè sa déjà ».
La population haïtienne, à la limite de sa résilience légendaire, a offert au passage un accueil de personnes profondément fatiguées pour ne plus avoir droit à la vie et au bien-être.
Conille a-t-il voulu donner de l’Espoir ce Dimanche ?
Conille a offert une sensation de déjà vu à ce peuple qui croupit dans la misère et dans la terreur. La sensibilité et la compassion de dirigeants envers lui ne signifient plus grand chose face à ses attentes de résultats concrets pour améliorer son quotidien et vivre dignement comme tout citoyen a le droit de vivre conformément à la déclaration universelle des droits de l’Homme.
Sur X, le rédacteur en chef du journal Le Nouvelliste, Frantz Duval a rappelé que Claude Joseph a été jusqu’à Martissant :
« PM Garry Conille & DG de la PNH, embarqués dans un véhicule blindé, ont fait un tour au centre-ville de Port-au-Prince, dimanche 2 juin 2024. 3 ans après la prise de Martissant, Conille est le 2eme PM qui s’aventure dans un territoire perdu de Port-au-Prince après Claude Joseph”
Le Média en ligne REZONODWES a déclaré sur X :
“Eske kounya « Conille pa Ariel », eske lap bay rezilta menm si penitansyè kraze eke gen plis bandi nan la ri ? Claude Joseph fè menm demonstrasyon sa yo deja ak Leon Charles.”
L’animateur et influenceur Carel Pedre a rappelé :
“2021, Ti Klod te desann matisan a pye. Rezilta n ap tann.”
Léon Charles, ancien Directeur de la Police a été plus loin sur X :
“Gade kijan nèg ap jwe ak Chèf CSPN nan! PM se lòd pou bay pou netwaye vil la! Yo gen ti bagay nan men yo. Kenya pral kontinye laloz. NEHRO dil : se 7238 pezib sitwayen ak 139 polisye ki asasine nan 33 mwa, 32 komisarya kraze, plis ke 5000 prizonye lage! Fè nèg yo met pye ate pou goumen PM. “
Plusieurs internautes se demandent en définitive quel était l’objectif de ce tour à bord du blindé de la PNH ? Pourquoi s’aventurer outre mesure aussi tôt dans cette zone réputée pour le crépitement des armes entre les mains des bandits.
La population qui fait face aux bandits n’a malheureusement pas de gilet par balles pour se protéger.
Quel message le PM Garry Conille a donc voulu envoyer aux Haïtiens ?
Le PM n’avait-il pas déjà visité le pays lors de sa dernière mission en Haïti comme représentant de l’UNICEF ?
Pourquoi visiter uniquement les déplacés du Lycée des Jeunes Filles ?
L’urgence de cette visite ?
Le docteur Conille n’a pas jugé nécessaire de faire une courte adresse au peuple haïtien arrivé à l’aéroport le samedi 1er Juin, ni d’informer sur ses priorités en attendant son installation, mais a préféré faire le dimanche 2 juin, une tournée intempestive de visibilité .
Le PM Garry Conille doit faire très attention pour ne pas tomber dans les mêmes travers que les autres alors que le peuple nourrit de grands espoirs en ce médecin et professionnel émérite qui a abandonné son enviable poste aux Nations Unies pour se jeter dans la jungle avec tout ce que cela comporte de risque et d’incertitude.
Le Premier Ministre Garry Conille doit prendre conscience du capital confiance dont il bénéficie, pour l’instant, à ce carrefour historique où Haïti lui tend ses bras et lui impose la lourde charge de recoudre le tissus et de rassembler les fils et filles prêts aux grands sacrifices pour le relèvement de ce coin de terre qui n’a que trop souffert.
La Rédaction
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