Après avoir rencontré la veille, et de manière séparée, les différents acteurs concernés par la crise, le Groupe des Éminentes de la CARICOM les a rencontrés à nouveau ce vendredi. Une réunion plénière durant laquelle ils ont discuté de la forme mais pas du fond. Les discussions débuteront véritablement ce samedi.
Le premier ministre Ariel Henry a assisté à une partie de la rencontre avec les émissaires de la CARICOM avant de s’éclipser sans faire de déclaration. Je parlerai lorsqu’il sera nécessaire, a-t-il dit aux journalistes.
André Michel, Marjorie Michel, Saurel Jacinthe et Jorchemy Jean-Baptiste, entre autres, ont pris part à la réunion plénière au nom de l’accord du 21 décembre 2022.
Himmler Rébu, Jean-Marie « Pasha » Vorbe, Lesly Voltaire et Claude Joseph ont, quant à eux, représenté la déclaration de Kingston alors que Julio Volcy et Georges Wilbert Franck entre autres, étaient présents pour la société civile.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que les lignes n’ont pas encore bougé. Chaque partie campe sur sa position.
Pour André Michel, proche d’Ariel Henry, ce dernier doit rester à la tête du gouvernement. L’élargissement du Haut Conseil de la Transition (HCT), la mise en place du nouveau CEP (Conseil Électoral Provisoire) et le replâtrage du gouvernement c’est la proposition de l’équipe d’Ariel Henry.
Du côté de l’opposition, c’est également le statu quo. Claude Joseph du parti EDE (Les Engagés pour le Développement) estime que le premier ministre Henry ne doit pas faire partie de la solution. Pour avoir détruit l’espoir de tout un peuple, il doit démissionner, a-t-il dit.
Il faut dire que les membres du Bureau de Suivi de l’Accord de Montana avaient décliné la rencontre.
Dans un courriel envoyé au Conseiller Spécial Colin Granderson du Groupe des Éminentes Personnalités de la CARICOM, Ted St-Dic a clarifié la position de son groupe.
« Lors de notre rencontre du 7 décembre, nous vous avons exprimé la nécessité de nous communiquer certaines informations élémentaires dont doit disposer tout participant à une rencontre de négociations, d’autant plus en séance plénière », a-t-il dit.
Ces informations élémentaires concernent la liste des participants et les secteurs représentés, les noms et les critères de choix des personnes représentant la société civile.
Il fait remarquer que le BSA avait déjà attiré l’attention de M. Granderson sur le fait que seuls des proches du 21 décembre ont été invités alors qu’un nombre important de représentants d’organisations de la société civile présentes à la Jamaïque n’ont jamais reçu d’invitation.
Il fallait aussi préciser l’agenda de la rencontre et la prise en compte dans cet agenda de tout point que souhaite y inscrire une partie-prenante.
A ce sujet, rappelle M. St Dic, plusieurs signataires de la Déclaration de Kingston avaient formellement demandé, hier jeudi, que le GEP revienne à son agenda précédent dans lequel était formellement mentionnée la question de la démission du premier ministre de facto.
Les représentants du BSA avaient aussi demandé le report de la séance plénière de ce vendredi afin que ces points soient préalablement résolus. Mais, ils déplorent que cette séance ait été maintenue sans que la liste des participants n’ait été communiquée, ni l’agenda.
La rencontre a été maintenue sans respecter les principes de base de l’organisation d’une réunion avec plusieurs entités, sans donc aucun égard pour les requêtes des organisations que vous invitez, déplore le BSA qui a donc choisi de décliner l’invitation.
Le BSA invite le GEP à faire montre de respect de sa dignité, en évitant ce comportement pour le moins cavalier.
Il déplore que les deux derniers courriers aient été adressés à minuit et à 11h du soir, pour des activités qui se tiennent quelques heures plus tard.
La Rédaction