La cheffe de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Ghada Waly, a fait le point ce jeudi 25 janvier sur la situation relative au trafic d’armes et aux flux financiers illicites en Haïti.
« Tant que les gangs continueront à avoir accès à des armes à feu très sophistiquées, ils resteront capables de soumettre la population haïtienne au règne de la terreur », a-t-elle déclaré devant les membres du Conseil.
Dans un premier rapport publié en octobre 2023, l’ONUDC avait identifié quatre grandes routes maritimes et terrestres pour les flux illicites d’armes à feu et de munitions, provenant principalement des Etats-Unis.
Un deuxième rapport, publié mercredi, complète les conclusions précédentes, principalement sur les sources à l’étranger et la distribution nationale, mais aussi sur le trafic aérien. L’ONUDC a découvert qu’il existe 11 pistes d’atterrissage informelles ou clandestines en Haïti, réparties à travers le pays.
Le rapport examine également la dynamique du trafic d’armes en Haïti. Il montre qu’un nombre relativement restreint de gangs haïtiens, tels que les groupes « 5 Segond » et « 400 Mawozo », sont devenus hautement spécialisés dans l’achat, le stockage et la distribution d’armes et de munitions. Dans le contexte de grande incertitude qui marque le pays, Mme Waly a estimé qu’il est « plus important que jamais de prendre toutes les mesures possibles pour prévenir les flux illicites de déstabiliser davantage le pays ».
« Au fur et à mesure que la situation évolue en Haïti, il est urgent de mieux comprendre et d’endiguer le trafic illicite d’armes à feu dans le pays, de permettre aux autorités haïtiennes de sécuriser leurs frontières et de soutenir la Police nationale d’Haïti.
Il s’agit d’étapes essentielles pour ouvrir la voie à un processus politique inclusif et viable, qui est le seul moyen pour Haïti de parvenir à la paix et à la sécurité à long terme », a-t-elle ajouté.