Le président dominicain Luis Abinader a annoncé que la République Dominicaine doit se préparer à d’éventuelles déportations massives d’Haïtiens en provenance des États-Unis. Cette déclaration fait suite à la décision du gouvernement américain de supprimer certaines protections contre l’expulsion d’environ un demi-million d’Haïtiens. Abinader a défendu sa politique migratoire, insistant sur le droit de chaque pays à contrôler ses frontières et à réguler l’immigration illégale.
Dans ce contexte, le gouvernement dominicain a renforcé ses moyens de surveillance en livrant 183 véhicules aux Forces Armées, une mesure présentée comme nécessaire pour assurer la sécurité nationale, notamment face à la crise persistante en Haïti.
Face à cette situation, les autorités haïtiennes restent étonnamment silencieuses. Alors que des milliers de ressortissants haïtiens sont expulsés chaque mois de la République Dominicaine et que de nouvelles vagues de déportations en provenance des États-Unis se profilent, aucune réaction significative du gouvernement haïtien n’a été enregistrée.
Ce silence, perçu par beaucoup comme complice, laisse place à une gestion de crise désorganisée et déléguée à des organisations internationales telles que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Cette dernière, en l’absence d’une réponse étatique forte, se substitue à l’État haïtien en offrant aux déportés une aide symbolique de 5000 gourdes, une somme dérisoire face aux difficultés auxquelles ils sont confrontés.
Alors que des milliers d’Haïtiens débarquent chaque mois dans un département et dès fois un pays qu’ils connaissent parfois à peine, les autorités haïtiennes continuent de fuir leurs responsabilités, refusant d’aborder la question des déportations massives et de préparer une véritable stratégie d’accueil et de réinsertion. Ce manque de leadership accentue la vulnérabilité des rapatriés et fragilise encore plus un pays déjà en crise.
Il est urgent que le gouvernement haïtien cesse cette posture de spectateur passif et prenne les mesures nécessaires pour protéger ses citoyens, en exigeant des discussions diplomatiques et en mettant en place des politiques d’accueil dignes et adaptées à cette réalité alarmante.
La rédaction