La principale cause du divorce, selon plus d’un, c’est le mariage. Autant dire que l’on divorce parce que l’on se marie. Cette approche du divorce semble simpliste, il est vrai, toutefois elle présente certaines vérités qu’il ne conviendrait pas d’ignorer. Certains divorces sont initiés avant même le jour du mariage, c’est tout comme si l’on se mariait alors qu’on était déjà divorcé. Le drame, c’est que l’on a tendance à se marier pour les mauvaises causes, et ces raisons ne durent pas, ou jamais.
La semaine dernière, nous avions parlé de ces amoureux qui se mettent ensemble pour être heureux. En voilà déjà une cause pour divorcer. Le bonheur est avant tout personnel, les couples ne seront heureux ensemble que si chaque personne est heureuse à titre individuel. Je crois qu’une relation durable se compose de 3 personnes : le conjoint #1, le conjoint #2, plus la relation qui devient une personne #3.
La relation créée par les 2 conjoints doit être distincte et nécessite qu’on en prenne soin comme une personne à part entière. Par exemple, aller au restaurant constituera un investissement pour la relation ; en revanche, les 2 conjoints doivent continuer à investir en eux, à titre individuel, pour la continuité de leur développement personnel. Il faut se sentir bien dans sa peau et être équilibré, chacun de son côté, pour créer une relation en bonne santé. Le cas échéant, la relation devient toxique pour les 2, intenables, jusqu’à atteindre ce point de non-retour qui mène tout droit au divorce.
Les gens divorcent aussi par faute d’amour et d’amitié. Ce que je constate dans beaucoup de relations, c’est que les conjoints sont si absorbés par le quotidien qu’ils n’ont plus le temps de s’aimer activement. Alors qu’en réalité, aimer est un verbe d’action. On ne dit pas seulement l’amour, on le vit, on le fait, on le partage. Le drame c’est que les gens s’aiment pour comment ils sont aimés, par pour qui les aime. Ce qui retient beaucoup de couples, c’est que l’un accepte l’autre pour sa manière d’aimer, comment il le traite, ce qu’il peut lui apporter ; pas pour ce qu’il vaut en tant que personne, pour ses qualités et ses défauts qui lui sont indissociables. Les relations deviennent comme des tremplins, des ponts pour passer d’un niveau à un autre. Tout naturellement, lorsqu’il n’y a plus rien à défendre, les masques tombent, l’amour s’envole en fumée, la relation s’éteint. Le divorce devient alors inévitable.
Chaque relation, cependant, se veut unique avec une histoire différente. Il n’aurait pas été juste de tenter de classer tous les divorces dans des registres prédéfinis. A chaque couple, son propre récit. Je ne saurais alors énumérer toutes les causes de divorce. Ce que je voudrais souligner, tout au moins, c’est la nécessité pour les conjoints de rester dignes, même après un divorce.
C’est pénible de voir à quel point les gens qui étaient unis auparavant peuvent devenir méchants, l’un envers l’autre, parfois tout juste pour ce qui ne relève que du banal. Il n’est jamais nécessaire d’être méchant envers son ex, la méchanceté s’apparente souvent au regret et au remords d’une part, et d’autre part, la méchanceté avilit souvent la mauvaise personne. Si cela ne marche pas, cela arrive parce que cela arrive. Pas la peine d’en sortir amer au point de vouloir du mal à son ex, encore moins de lui chercher noise.
Lorsque des enfants sont impliqués, il est encore plus urgent de se conformer aux civilités élémentaires. Les couples se dissolvent, la mission coparentale demeure. Les divorcés qui n’ont pas pu réussir leur union peuvent au moins s’entendre pour satisfaire les exigences de la coparentalité. Plus loin, c’est aussi une question de respect pour soi, les conjoints peuvent ne pas être ensemble, un tant soi peu de déférence et de considération, l’un pour l’autre, traduirait un certain raffinement qui ferait toute la différence pour les enfants et les familles impliquées.
A sortir prochainement : L’infidélité
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Au plaisir de servir…
Patrick G. Volcy