Dans un entretien accordé à France 24, la ministre des Affaires étrangères, Dominique Dupuy a informé que le total des effectifs de la force multinationale n’atteindra pas les 2500 hommes comme promis, mais se limitera à 1 000 hommes. « C’est bien en deçà de l’effectif nécessaire pour avoir une présence efficace face à des adversaires extrêmement agiles », dénonce-t-elle sur la chaîne française. Selon elle, la base militaire devant les accueillir dispose d’une capacité maximale de 1 000 personnes et les financements sont insuffisants pour en accueillir plus.
Mission onusienne de paix et élections
C’est pourquoi, selon elle, Haïti va demander au Conseil de sécurité des Nations unies que cette mission soit transformée en mission onusienne. Une demande déjà rejetée par le Conseil de sécurité de l’ONU l’année dernière, dit-elle. Cependant, en septembre dernier, la Russie et la Chine ont rejeté cette proposition formulée par l’Equateur et les Etats-Unis.
« Il nous faut absolument que cette transition [à une mission onusienne] ait lieu rapidement », insiste-t-elle, affirmant que le projet de résolution sera présenté en décembre.
Dominique Dupuy qualifie la situation humanitaire en Haïti de « tragique », soulignant que 30 à 40 % des gangs sont constitués d’enfants.
Quant à la promesse d’une transition vers de nouvelles autorités à la date du 7 février 2026, Dominique Dupuy estime que ce ne sera possible que si une force de maintien de la paix onusienne est déployée par l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité en décembre. « Il nous faut absolument pouvoir garantir la sécurité des personnes qui auront à voter », selon elle.
République Dominicaine
Répondant aux questions du journaliste de France 24 sur la République Dominicaine, la ministre des Affaires étrangères d’Haïti condamne la décision annoncée le 2 octobre dernier par la République dominicaine d’expulser 10 000 Haïtiens par semaine. « Nous regrettons énormément cette décision du président Abinader. Elle nous a surpris, étant donné qu’il avait été conclu qu’il y aurait un climat de rapprochement entre les deux pays« , affirme-t-elle. La ministre dénonce des pratiques violant le droit international et discriminatoires, basées sur la couleur de la peau.
Elle annonce des recours légaux devant la Cour interaméricaine des Droits de l’homme.
Avec France 24