Nous reproduisons in texto le communiqué du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk
Communiqué
Le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a exprimé ce mercredi 20 novembre 2024 sa profonde inquiétude face à la dernière intensification de la violence à Port-au-Prince, alors qu’une coalition de gangs s’efforce de prendre le contrôle de la capitale d’Haiti. Au cours de la semaine écoulée, au moins 150 personnes ont été tuées, 92 blessées et environ 20 000 ont été contraintes de fuir leur domicile.
« Les quelque quatre millions d’habitants de Port-au-Prince sont pratiquement pris en otage, car les gangs contrôlent désormais toutes les routes principales qui entrent et sortent de la capitale », a déclaré M. Türk.
« La dernière flambée de violence dans la capitale haïtienne est le signe avant-coureur d’une situation pire encore. La violence des gangs doit être rapidement stoppée. Il ne faut pas laisser Haïti sombrer davantage dans le chaos ».
Au moins 55 % des décès dus à des attaques simultanées et apparemment coordonnées dans la capitale ont été provoqués par des échanges de tirs entre des membres de gangs et la police. Des rapports font également état d’une augmentation des lynchages par la foule.
Lors d’une attaque nocturne le 18 novembre, des membres de gangs ont tenté de prendre le contrôle de la banlieue de Pétion-Ville, l’un des derniers quartiers de la capitale à ne pas être contrôlé par des gangs. La veille, la police avait déjoué une attaque de gangs contre l’École nationale de police.
Les morts et les blessés de ces dernières violences, qui ont débuté le 11 novembre, portent le bilan vérifié des violences commises par les gangs depuis le début de l’année à un chiffre choquant de 4 544 morts et 2 060 blessés. Le bilan réel est probablement encore plus élevé. En outre, on estime à 700 000 le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays, dont la moitié sont des enfants.
« La violence incessante des gangs et l’insécurité généralisée aggravent la grave crise humanitaire dans le pays, notamment les conséquences des pénuries graves de nourriture et d’eau et la propagation des maladies infectieuses, alors que le système de santé est déjà au bord de l’effondrement », a déclaré le Haut-Commissaire. « Les menaces et les attaques contre les travailleurs humanitaires sont également très inquiétantes.
« La violence des gangs ne doit pas l’emporter sur les institutions de l’État. Des mesures concrètes doivent être prises pour renforcer les forces de police haïtiennes et soutenir la mission multinationale d’appui à la sécurité en Haïti afin de protéger la population et de rétablir un véritable État de droit. »
-Fin-