Le Collectif Haïtien de Soutien aux Migrants (CHSM), basé à Paris, a publié son rapport annuel pour 2024 qui a été acheminé à notre rédaction, mettant en lumière les conditions périlleuses auxquelles font face les migrants haïtiens. Selon ce rapport, 230 974 Haïtiens ont tenté des voyages dangereux pour rejoindre d’autres pays de la Caraïbe et de l’Amérique, souvent à bord de bateaux de fortune inadaptés à la navigation en haute mer.
Ces traversées ont entraîné des tragédies, notamment l’incendie d’un bateau en juillet 2024, causant la mort de 40 migrants haïtiens.
Le rapport souligne également que de nombreux migrants ont été interceptés par les garde-côtes ou les autorités frontalières de divers pays, puis expulsés ou incarcérés dans des conditions souvent inhumaines.
230 974 ont été interceptés, 349 expulsés, 40 décès confirmés.
Analyse et tendances observées
1. Des conditions de migration de plus en plus périlleuses
• Les migrants haïtiens voyagent généralement sur des bateaux de fortune, souvent inadaptés aux traversées maritimes, exposant les passagers à des naufrages mortels.
• La traversée de la forêt du Darién, utilisée comme passage terrestre vers les États-Unis, reste extrêmement dangereuse en raison de la présence de trafiquants et de conditions naturelles hostiles.
2. Une augmentation des interceptions et expulsions
• Les autorités des États-Unis, des Bahamas, de la Jamaïque, et des îles Turques-et-Caïques ont intensifié leurs efforts pour intercepter et expulser les migrants haïtiens.
3. Violations des droits humains
• Les migrants haïtiens font face à des conditions d’incarcération inhumaines, à des agressions, et à des privations de droits sociaux et légaux.
Face à cette situation alarmante, le CHSM formule plusieurs recommandations, notamment :
1. Financement de permanences juridiques : L’État haïtien devrait soutenir des associations haïtiennes présentes dans les pays de destination (Jamaïque, USA, Guadeloupe, Bahamas, Îles Turques-et-Caïques, Porto Rico, France) pour accompagner les migrants interceptés ou détenus, ainsi que ceux en situation irrégulière, dans leurs démarches de régularisation.
2. Mise en place d’un numéro d’urgence : Les consulats et ambassades d’Haïti devraient disposer d’un numéro d’urgence fonctionnel, permettant aux Haïtiens en détresse de contacter les autorités diplomatiques en cas de danger.
3. Plaidoyer pour un moratoire sur les expulsions : L’État haïtien, en collaboration avec les organisations de la société civile et de la diaspora, devrait œuvrer pour obtenir un moratoire sur les expulsions et rapatriements forcés des Haïtiens, compte tenu de la situation sécuritaire précaire dans le pays.
Le CHSM appelle à une action urgente des autorités haïtiennes pour protéger les citoyens confrontés à ces migrations dangereuses et améliorer les conditions de vie en Haïti afin de réduire ces départs désespérés.