Les États-Unis réfléchissent à la mise en place de restrictions sévères pour l’entrée des voyageurs en provenance de 43 pays, selon une enquête du New York Times. Ces pays seraient classés en trois catégories, avec des niveaux de restrictions variables.
Trois niveaux de restrictions
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Catégorie rouge : Interdiction totale d’entrée sur le territoire américain. Parmi les pays concernés figurent l’Afghanistan, Cuba, l’Iran, la Corée du Nord, la Somalie, la Syrie, le Venezuela, et plusieurs autres nations jugées à haut risque pour la sécurité nationale.
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Catégorie orange : Des restrictions de visa drastiques pour Haïti, la Russie, le Pakistan, le Bélarus, la Birmanie, le Laos, la Sierra Leone, et d’autres pays. Les ressortissants de ces pays ne pourront plus obtenir de visas de tourisme ou d’immigration, sauf exceptions pour les voyageurs d’affaires fortunés. De plus, ils devront obligatoirement se soumettre à des entretiens en personne pour toute demande de visa.
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Catégorie jaune : 22 pays auront 60 jours pour répondre aux exigences du gouvernement américain. Faute de conformité, ils pourraient être reclassés dans une catégorie plus restrictive.
Un projet issu d’une vieille loi et du retour de la doctrine Trump
D’après Frandley Julien, avocat haïtien spécialisé en immigration aux États-Unis, ces mesures s’appuient sur une loi datant de la Seconde Guerre mondiale, remise au goût du jour sous l’impulsion de Donald Trump. L’ancien président républicain, qui brigue un nouveau mandat, avait déjà imposé en 2017 un Muslim Ban, interdisant l’entrée de ressortissants de plusieurs pays musulmans, dont la Syrie en guerre.
Depuis son arrivée au pouvoir, Trump a gelé le programme d’admission des réfugiés et réduit drastiquement l’aide internationale. Il a également exigé que les agences fédérales identifient les pays représentant, selon lui, une menace sécuritaire pour les États-Unis.
Une décision encore en discussion
Le New York Times précise que cette liste a été préparée par le département d’État il y a plusieurs semaines. Toutefois, elle n’est pas encore définitive, et des changements restent possibles avant son adoption par la Maison-Blanche.
Si ces mesures sont mises en œuvre, Haïti se retrouvera dans une situation encore plus complexe sur le plan migratoire, alors que des milliers d’Haïtiens tentent chaque année de fuir l’instabilité et la crise socio-politique pour rejoindre les États-Unis. Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales du pays reste toujours muet sur la question migratoire, sans compter l’échec total de la diplomatie haïtienne.
La rédaction