Dans une interview accordée au média italien Agensir, Mgr Max Leroy Mésidor, Archevêque de Port-au-Prince, a dressé un tableau alarmant de la situation sécuritaire en Haïti. Il affirme que 85% de la capitale est sous le contrôle des gangs, rendant la vie quotidienne des citoyens pratiquement invivable.
« Haïti est au bord du désastre », a-t-il déclaré, dénonçant l’inaction des autorités face à la montée en puissance des groupes criminels. Il a exprimé sa déception vis-à-vis de la force multinationale et exigé un renforcement immédiat de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MSS), dirigée par le Kenya.
La MSS : un espoir déçu ?
La Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MSS), approuvée par l’ONU et dirigée par le Kenya, compte officiellement 1 100 effectifs déployés en Haïti. Toutefois, l’absence de stratégie efficace et le manque d’impact concret dans la lutte contre les gangs suscitent une déception généralisée.
Face à la puissance des groupes armés, qui continuent d’étendre leur emprise sur Port-au-Prince et d’autres régions, de nombreux observateurs soulignent le manque de coordination et de moyens pour combattre efficacement l’insécurité. Les gangs opèrent librement, imposant des blocus, multipliant les enlèvements et les assassinats sans réelle résistance des forces de l’ordre.
Mgr Mésidor, comme plusieurs autres figures de la société civile, exhorte la communauté internationale à revoir son approche pour que la MSS ne devienne une mission sans réel impact, laissant la population livrée à elle-même.
Une crise humanitaire qui s’aggrave
En parallèle, la situation humanitaire ne cesse de se détériorer. Entre les déplacements massifs de population, le manque de nourriture, l’effondrement des services de santé et la violence quotidienne, la crise atteint un seuil critique.
Face à cette urgence, l’Église catholique et plusieurs organisations continuent de réclamer des actions concrètes et coordonnées pour sortir Haïti de cette spirale infernale.