Port-au-Prince, 17 mars 2025 – Le quartier de Christ-Roi est plongé dans une insécurité grandissante alors que les gangs continuent d’étendre leur contrôle sur la capitale. Selon une source policière, 50 % de la zone est déjà passée sous l’emprise des groupes criminels, malgré les efforts de la Police Nationale d’Haïti (PNH).
Depuis ce matin, des échanges de tirs nourris retentissent dans le quartier, marquant une intensification des affrontements. Dimanche déjà, Christ-Roi avait été placé en état d’alerte rouge, les habitants vivant dans la peur d’un assaut massif.
Tentative d’infiltration et riposte populaire
Ce matin du lundi 17 mars, des bandits venus de la ravine Delmas 30 ont tenté de progresser jusqu’à Delmas 32 pour renforcer leurs positions. Cependant, des habitants vigilants ont intercepté certains d’entre eux, les capturant et les brûlant vifs au Carrefour Odilon, à Delmas 32.
Cette explosion de violence intervient après l’incendie de plusieurs maisons à Christ-Roi et Nazon la semaine dernière, selon des sources locales.
Un quartier stratégique en péril
La progression des gangs vers Christ-Roi menace des infrastructures vitales du pays qui sont non loin de :
- Les résidences des ambassadeurs des États-Unis et du Canada
- La Villa d’Accueil, où loge le Conseil Présidentiel de Transition (CPT)
- La résidence officielle du Premier ministre
- La résidence de plusieurs Diplomates
Avec Christ-Roi situé à seulement 2,5 km de la Villa d’Accueil, et à moins de 40 minutes à pied, l’avancée des gangs met en péril les derniers centres de pouvoir encore en place.
Le chaos s’intensifie : Haïti abandonnée à son sort ?
L’extension rapide des zones sous contrôle des gangs met en lumière l’absence flagrante d’une stratégie efficace pour rétablir l’ordre. Cette responsabilité incombe autant à la Police Nationale d’Haïti (PNH) qu’à la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MSS) et aux pays impliqués dans la gestion de la transition.
Il ne suffit plus de se renvoyer la faute : chaque jour, de nouveaux quartiers tombent, plongeant la population dans l’insécurité et le désespoir. Pendant que les Haïtiens luttent pour leur survie, les ressortissants étrangers, en cas d’effondrement total, seront évacués vers leurs pays d’origine. La population haïtienne, elle, sera une fois de plus livrée à elle-même, face à l’anarchie.
Il est impératif de mettre en place une stratégie de sécurité claire, efficace et concertée. Seule une véritable cohésion nationale peut empêcher un effondrement total du pays.
Le temps presse.