Rubrique sur la Parentalité par Patrick G. Volcy – Saison 2, part 3
Je conviendrai volontiers que le sujet des deux semaines écoulées a été quelque peu intense. Il n’est jamais aisé de parler de vérité et de vision du monde, encore moins à travers le prisme de la chrétienté. Nous sommes devenus si présomptueux qu’il nous est fort difficile d’accepter nos limites, et de ne pas ranger nos vices et nos faiblesses au rang de nos vertus et nos qualités. Nous prenons une trêve de tout cela aujourd’hui pour aborder le concept du diner familial.
Dans pratiquement tous les pays et cultures à travers le monde, manger en famille revêt d’une importance capitale. De nombreuses scènes médiatisées nous proposent l’image de la famille, réunie à table afin de partager un repas, d’où le diner familial. Pour certains, il y a tout un rituel qui vient avec, prière, toast, etc ; pour d’autres, c’est plus simple, toujours est-il que ce moment demeure l’un des plus importants que la famille puisse vivre.
C’est ainsi l’occasion non seulement de se nourrir, mais aussi et surtout de décompresser ensemble, discuter, échanger des idées et bavarder dans la franche camaraderie. Il s’ensuit que toutes les grandes réjouissances familiales et mondaines donnent lieu à des réceptions, où manger ensemble reste la pierre angulaire. On ne s’imagine tout de même pas un mariage, une première communion, un baptême ou une fête d’anniversaire sans la grande table de buffet, garnie de plats succulents avec tout l’apparat de la circonstance. Il en est de même dans le monde professionnel, les diners d’affaires s’avèrent de plus en plus fréquents, la vérité est que les relations d’affaires se forment mieux à table. Inviter quelqu’un à sa table témoigne ainsi de la plus grande attention.
En dépit de tout cela, nous semblons tolérer un certain laxisme ces jours-ci au niveau des convenances sociales. Les parents ne dressent plus de table pour le diner familial. Chacun mange à sa façon, en regardant la télé ou sur son lit. Quand on dîne dehors, au lieu de profiter du moment collectivement, chacun s’occupe de son téléphone, privilégiant ainsi les personnes en ligne sur les convives présents.
On ne parle plus à son voisin de table, les conversations se réduisent jusqu’à devenir inexistantes. Les plus audacieux iront même jusqu’à soutenir qu’ils n’ont rien à dire, refusant catégoriquement de contribuer à rehausser l’éclat de la table qui devrait être agréable.
Je crois que là, c’est une question d’éducation et nous autres parents devrions être assez honnêtes pour en endosser la responsabilité. Ces enfants qui n’auront pas été introduits aux bons usages seront ces adultes qui bouderont la bienséance demain.
Les parents gagneraient à penser un peu plus à cet aspect des hommes et des femmes que nous voulons créer. La formation académique, les diplômes et les grandes théories sont importants, l’éducation sociale est tout aussi incontournable. Quel que soit son domaine d’expertise, celui ou celle qui aura du mal à se comporter à table et à faire montre d’un certain raffinement, aura tout aussi du mal à atteindre un certain niveau de l’échelle sociale. A nous autres parents d’en donner le bon exemple et d’accompagner nos enfants sur la route des civilités.
A sortir prochainement : Le bon usage du téléphone.
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Patrick G. Volcy
@lequotidienht