L’ancien gouverneur de la Banque Centrale, l’économiste Fritz Alphonse Jean, appelle au respect du droit des personnalités haïtiennes sanctionnées sur la base de soupçons, à une défense équitable.
Il souligne que ce sont les tribunaux qui doivent établir les culpabilités.
Les accusations ne signifient pas qu’ils sont coupables, soutient l’économiste dans un texte intitulé: « Serons-nous des acteurs ou spectateurs de cette tranche d’histoire économique qui se dessine avec les sanctions imposées à des opérateurs importants du secteur privé haïtien ? »
Le PDG de l’Institut Haïtien d’Observation de Politiques Publiques (INHOPP) exprime, dans ce texte, ses réserves par rapport aux sanctions internationales contre des acteurs économiques haïtiens et politiques haïtiens.
Il s’interroge sur les conséquences de ces sanctions alors que les personnes sanctionnées n’ont jamais eu accès au dossier les incriminant, voire à un procès juste et équitable.
“Les personnes concernées ont le droit à une défense et ce sont aux cabinets d’avocats et aux tribunaux des juridictions compétantes de décider du bien-fondé ou non de ces mesures”, préconise le président élu de l’accord de Montana.
Il plaide en faveur de la redéfinition des relations de production entre ce qui restera des acteurs actuels et les nouveaux opérateurs d’ici et de la diaspora “avec de nouvelles règles de jeux facilitant l’émergence d’une nouvelle dynamique économique plus inclusive”.
S’agit-il de remplacement?, se demande-t-il, soulignant qu’il faudra “appliquer de nouvelles dynamiques avec un Gouvernement responsable, l’émergence des économies régionales, de nouveaux acteurs locaux et de la diaspora, la reddition de comptes, l’atténuation de transactions illicites, les investissements étrangers et la croissance économique positive, entre autres”.
Il évoque l’époque d’après 1915, lors de l’éclosion d’entreprises étrangères au détriment d’entreprises locales, alors que le pays n’était pas prêt à recevoir ce qu’il appelle “le projet capitaliste de production”.
La Rédaction