Le Coordonateur national ai de la structure politique dénommée ANFOS, Walsonn Sanon, souligne dans une note qu’il y a une mince soie d’araignée entre Respect strict du droit international et celui de l’Autodétermination du peuple Haïtien dans le cadre du déploiement de la force multinationale d’appui à la sécurité.
Note de ANFOS du 8 Octobre 2023.
Le vote du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour le déploiement d’une mission internationale d’appui à la sécurité en Haïti le 2 Octobre 2023 arrive à un moment crucial de notre Histoire de Première République noire indépendante du monde.
À mi-chemin ou presque entre le 20 Septembre et le 17 Octobre, respectivement dates de naissance et d’assassinat du père fondateur de la Nation Jean Jacques Dessalines, cet acte semble porter en soi les germes du déni séculaire de la révolution anti-esclavagiste et anticolonialiste d’Haïti. Pour une énième année, la commémoration de la date de l’assassinat de l’Empereur se fera dans l’ignominie.
Et comme si cela ne suffisait pas, l’outrage suprême se poursuivrait aux fins d’anéantir toute velléité de la population de commémorer dans l’union et la dignité deux des plus importantes dates de notre histoire, soit le 18 Novembre et le 1er Janvier.
La première pour marquer la victoire finale de l’Armée Indigène contre l’Armée coloniale et esclavagiste de Napoléon à Vertières, et la deuxième pour rappeler à l’humanité l’indépendance d’un peuple enhardi par sa liberté fièrement acquise en janvier 1804 et désireux de vivre en harmonie avec les autres puissances.
Malheureusement, avec cette résolution de l’ONU qui peine à dire son nom véritable, il est fort probable de nous voir obliger de tolérer des soldats étrangers sur le territoire national et par la même occasion, concéder à nouveau une partie de sa souveraineté.
Tout ceci demeure la conséquence de nos choix politiques irresponsables et l’hypocrisie de nos soi-disant pays amis de la communauté internationale.
Depuis 2020, l’Alliance Nationale des Forces Organisées pour Haïti (ANFOS pour Haïti) tirait la sonnette d’alarme sur la nécessité d’un dépassement de soi entre les protagonistes de la crise politique pour une entente inclusive. Mais chacun maintenait sa position en refusant tout compromis qui pourrait éviter cette humiliation collective que nous subissons depuis environ 25 ans.
Aux acteurs politiques tant du pouvoir que de l’opposition ; aux élites intellectuelles et économiques qui, par actions ou omission, ont créé cet environnement délétère en tout point de vue notamment sécuritaire en nous conduisant à ce qui pourrait être aux yeux des ancêtres un crime de lèse patrie, nous leur adressons notre réprobation. Qu’ils soient tous frappés d’anathèmes !
Certainement, ces fossoyeurs de la patrie ont gagné une bataille avec cette honteuse situation. Mais ils doivent savoir que le peuple s’est résolu à poursuivre pacifiquement la guerre contre toute forme de néocolonialisme caractérisé notamment par l’exclusion sociale, la captation de l’Etat, la corruption, la mauvaise gouvernance, bref contre les prédateurs des intérêts supérieurs de la nation, sur d’autres formes et dans d’autres fronts.
En ce temps difficile de notre histoire de peuple, ANFÒS pour Haïti en appelle, une nouvelle fois, à l’intelligence politique de toutes les filles et de tous les fils d’Haïti pour ne pas céder à la violence ou à toute politique de terre brulée.
L’heure est à la pondération et à la sérénité afin de trouver le plus vite possible la voie de sortie et de bannir définitivement cet exercice indignant de l’occupation militaire du territoire.
ANFÒS pour Haïti exhorte ainsi le peuple haïtien, et plus spécifiquement ce pilier de la nation que constitue la jeunesse, à une réévaluation de ses stratégies de lutte pour le respect de ses droits fondamentaux.
Les Champs incendiés, les maisons détruites tout le long de notre histoire n’ont jamais pu être reconstitués. Haïti demeure le grand perdant.
ANFÒS pour Haïti croit également qu’il est urgent que la société civile, les acteurs politiques et le secteur économique puissent trouver une entente politique minime soit-elle pour limiter les conséquences négatives notamment sanitaires, économiques et politiques que toute éventuelle présence de soldats étrangers sur le sol haïtien puissent avoir en terme de droits à notre autodétermination. Ce, qu’elle soit imposée par des forces externes ou négociée sous pression et acceptées par des laquais au pouvoir.
Que notre dignité de peuple libre soit préservée !
Que vive Haïti !
Fin
@lequotidienht