Rubrique sur la parentalité : Part 14 – La santé mentale 2
La semaine dernière, nous avons abordé le concept de la santé mentale, disons une petite introduction à ce sujet qui se veut beaucoup plus important que ne nous pourrions le réaliser. Il est de coutume que les parents haïtiens se soucient de la santé physique de leurs enfants, mais en négligent l’aspect mental et psychologique. Il s’ensuit que ces enfants, devenus adultes, n’y prêtent aucune attention non plus, pour eux-mêmes d’une part, et pour leur progéniture, par la suite. Je crois que la santé mentale et la santé physique constituent les deux faces d’une même médaille, l’une représente le revers de l’autre, les deux indissociables par nature. En délaissant cet aspect du bien-être humain, nous risquons, du coup, de créer des déséquilibrés, des enfants et adultes malades, perdus dans leurs identités et drames personnels. C’est ce défi que nous devrions nous atteler à relever, tous ensemble, pour une société balancée, avec des citoyens solides et mesurés.
Le premier conseil serait d’arrêter avec les comparaisons. Chaque enfant est unique, présente des caractéristiques et personnalités différentes. Aucun enfant n’est meilleur, chacun est unique et nous nous devons de respecter les différences que présente chaque individu. Les parents haïtiens sont célèbres pour la comparaison entre les enfants. Le fils de l’autre est plus intelligent que le sien, la fille de l’autre produit de meilleurs résultats scolaires, etc. Ces comparaisons détruiront l’enfant bien plus qu’elle ne lui sera utile. Nous devons apprendre à encourager les forces et avantages de nos enfants, tout comme nous devons accepter leurs limites et faiblesses. Il n’y a pas d’enfant incapable d’apprendre ou stupide ; je pense qu’il y a surtout des intelligences différentes, qui méritent des approches différentes. Evitons de comparer les enfants pour leur permettre d’être qui ils sont, sans risque de jugement mal placé ou de contrainte inutile.
Un autre conseil serait de ne pas chercher à combattre ce qui n’est pas dangereux. La responsabilité des parents est de veiller à ce que les enfants soient bien appris et les protéger de tout péril imminent. Toutefois, souvent nous voulons combattre en eux ce qui n’est ni nuisible, ni catastrophique. Pourvu que tel ou tel comportement ne corresponde pas à nos aspirations personnelles, nous déclarons la guerre aux enfants. Mais pourquoi donc ? Votre enfant n’est tout de même pas votre clone, il a le droit d’exister en dehors de vos pensées. Il faut permettre aux enfants de vivre ce qui n’est pas menaçant et être heureux comme ils le conçoivent. Il nous faut, à tout prix, éviter la violence et l’imposition des croyances, les nôtres, comme le faisaient les colons. Nous devons arrêter la reproduction de ce que nous détestons et montrer aux enfants le chemin de l’autonomie mentale, pour qu’ils comprennent que le choix de leurs croyances n’appartient qu’à eux, pour qu’ils apprennent l’importance du pouvoir des décisions personnelles.
Je n’en finirais pas avec ces conseils, ce sujet étant si subversif, pouvant générer tant de frustrations et controverses. Je souhaite seulement qu’il aura permis à tout un chacun de faire le point sur l’importance de la santé mentale, et nous inciter à faire mieux, quant à cet aspect de la personnalité. La santé n’est pas seulement physique, elle est tout à la fois mentale et psychologique également.
A sortir prochainement : L’écoute active
Si vous aimez la rubrique, partagez-là. Le cas échéant, partagez-la quand même. Il se peut que quelqu’un y trouve matière à réflexion.
Je suis joignable sur [email protected] pour tout commentaire et / ou suggestion.
Au plaisir de servir…
Patrick G. Volcy