Part 23- #2
Je conviendrai volontiers que ce sujet aura été, peut-être, le plus délicat de toute la série. Les gens se mettent en couple pour toutes les raisons, ils restent aussi en relation pour toutes les raisons, souvent pas les bonnes. Je ne voudrais pas être mal perçu, en ce sens que j’encouragerais froidement les couples à divorcer, ou à ne pas chercher à rester unis. Ce n’est surtout pas l’idée que je supporte. Le mariage est divin, réussir le sien est providentiel. Parvenir à sauvegarder quelle que soit la relation tient du merveilleux, tant il est difficile pour deux personnes d’horizons, de familles, d’éducations, de goûts et d’aspirations différents, de s’accorder sur l’intemporel. En parallèle, je pense qu’il aurait été indiqué également que les parents prennent le temps d’évaluer leurs relations, sous peine de projeter sur les enfants l’image de l’acceptation des relations toxiques. Tout ceci, au bénéfice des enfants, à qui les parents doivent protection, pas seulement au niveau des aléas de l’existence, mais aussi en ce qui a trait aux exemples de relation qui devront former leurs caractères.
Mis à part l’aspect matériel qui constitue le point d’attachement des relations dysfonctionnelles, souvent les parents soutiennent qu’ils restent ensemble pour les enfants. S’il y a vraiment quelque chose sur lequel je voudrais apporter un bémol, c’est cela. Les parents ne rentrent pas en relation pour les enfants, ils ne peuvent pas vouloir rester ensemble non plus pour eux. Désolé, ça ne marche pas. Les enfants seront plus malheureux de voir les parents souffrir ensemble, que de les voir contents séparément. Il n’y a rien comme la paix, le bonheur personnel, la joie de vivre à partager avec les enfants.
J’ai l’exemple de mon meilleur ami, il me dit toujours qu’il a été aussi heureux de signer son acte de divorce, qu’il l’était en contractant mariage. Il soutient qu’il était malheureux en couple, rien ne marchait plus entre sa femme et lui-même, le pire pour lui est qu’il ne pouvait pas activement aimer et affectionner sa fille qu’il adore en réalité. Le poids de la relation lui pesait dessus et il n’arrivait pas à être lui-même. Une fois divorcé, il confesse avoir senti un vent de libération lui souffler dessus, et qu’il faisait si bon vivre. Son ex-femme et lui-même ne sont pas restés les meilleurs amis du monde, mais au moins, ils ont appris à être des parents, chacun de son coté à un niveau, tantôt ensemble et à deux pour le bonheur de leur fille quand il le faut. Et la fille, disons le bébé qui est devenue jeune adulte, n’en est que forte aise. Elle a appris à jongler entre ses deux parents et profiter du bonheur de tous les deux.
Tout ceci est pour encourager les parents à rester ensemble pour les bonnes raisons, et ne pas impliquer, outre mesure, l’existence des enfants dans leurs choix. Il faut être heureux et balancé pour créer des enfants enchantés et épanouis. Rester ensemble pour les raisons qui ne tiennent pas pourrait, en revanche, générer des enfants limités et introvertis, lorsque l’atmosphère à la maison n’est pas propice à leur épanouissement. Parents, soyez heureux pour vos enfants, en couple ou solo.
A sortir prochainement : La famille recomposée
Si vous aimez la rubrique, partagez-là. Le cas échéant, partagez-la quand même. Il se peut que quelqu’un y trouve matière à réflexion. Au plaisir de servir…
PatrickG. Volcy |