Selon la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), la République dominicaine est le deuxième pays des Amériques pour le nombre de féminicides juste derrière le Honduras, et au moins 669 femmes ont été assassinées au cours des cinq dernières années, selon un article de Listin Diario.
Mais avant les fémicides, « l’expression la plus fatale de la violence masculine », la victime vit dans des situations dangereuses. En République dominicaine, près de sept femmes sur dix âgées de plus de 15 ans déclarent avoir subi des violences physiques et/ou psychologiques à un moment ou à un autre, indique Jeannie Ferreras, responsable nationale des programmes sur le genre et la jeunesse au Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), dans une interview accordée à EFE.
Pour cette agence, deux points sont importants à retenir : 1) en République dominicaine, les unions précoces/mariages d’enfants et 2) les grossesses d’adolescentes, sont également des phénomènes de violence.
Ce dernier phénomène, selon Mme Ferreras, continue d’être « un défi très important », étant donné qu’en 2022, près de 20 % des naissances enregistrées concernaient des adolescentes et qu’environ 1 000 grossesses concernaient des enfants de moins de 15 ans, parfois à la suite d’abus sexuels.
« Il s’agit d’un problème qui nécessite plus d’attention, plus de poursuites et l’éducation de la société à propos d’une pratique normalisée », déclare-t-elle.
Les unions précoces sont également « une pratique culturellement acceptée » et, bien que le mariage avant l’âge de 18 ans ait été interdit, quelque 32 % des femmes âgées de 20 à 24 ans déclarent avoir été mariées ou unies avant cet âge et, parmi elles, un nombre important l’ont été avant l’âge de 15 ans.
Sergia Galván, du mouvement féministe de la République dominicaine, a déclaré à EFE qu' »il reste de nombreux défis à relever pour lutter contre la violence à l’égard des femmes dans le pays ».
De même, la République dominicaine reste un des rares pays de la région à prononcer des sanctions pénales contre les femmes ou jeunes filles qui tentent d’interrompre une grossesse. En République dominicaine, la prohibition totale de l’avortement continue à mener aux décès évitables de femmes et de jeunes filles, selon un rapport de Amnesty International.
La rédaction