Les trois dernières décennies constituent pour Haïti et ses enfants une période choquante, troublante et traumatisante juste parce que ceux qui sont à la tête du pays ne sont pas intéressés aux affaires de la collectivité. Tout ce qu’ils ont à faire et à accomplir, est le « job » de ceux qui les « commandent ». Aucun de ceux qui ont été sélectionnés pour remplir la fonction exécutive durant ces derniers trente ans, n’a donné de résultats favorables au peuple ou au pays. Mais qu’attendions-nous ? La responsabilité du vrai dirigeant a un prix. Le contraste entre un vrai leader et un faux est flagrant ; ainsi, on verra le mauvais dirigeant, étant un domestique des grandes puissances, s’occuper des intérêts de ses maitres , faire siens et prioriser leurs besoins oubliant complètement la Nation ; le bon dirigeant- le vrai leader- ne voit que l’avancement, le développement durable de son pays ; il ne se contente pas de « gérer ses poches, ses finances » il va au-delà, il transcende ses propres intérêts pour remplir ses fonctions et assurer le bien-être de la population en général. CP qui êtes-vous ? Vous y reconnaissez-vous ?
En effet, les mauvais dirigeants ne se soucient pas des déboires du peuple, même quand les gangs rentrent dans leurs maisons pour dérober, piller, violer, passer au feu et tuer. Le bon dirigeant se dresse devant les gangs et les pourchassent plutôt que de les fuir ou de leur donner de l’argent et des armes et munitions pour qu’ils n’entravent pas ses activités. Au lieu d’accepter de fédérer les gangs, il préfère rassembler les forces vives de la Nation autour de la Constitution et les exhorter à la respecter et à l’appliquer. Le vrai chef est un modèle pour les habitants du pays et en ce sens il s’arrange pour que les valeurs civiques et morales soient l’inspiration de toutes ses décisions et actions. Le bon dirigeant est celui qui vient annoncer, par des paroles supportées par des œuvres concrètes, aux parias de nos villes, aux laissés-pour-compte de nos quartiers, aux masses reparties dans tous les départements du pays, accablés sous le poids de la misère et éreintés à cause des multiples déplacements forcés sous la menace des gangs, qu’ils ne sont pas seuls, qu’ils ont quelqu’un qui combat pour changer le système afin de les sortir de ce marasme, de cette infortune . CP qui êtes-vous ? Vous y reconnaissez-vous ?
Les mauvais dirigeants, comme ceux que nous avons eu jusqu’ici, sont obnubilés par le goût du pouvoir, l’amour de l’avoir, et aveuglés par le désir de ne rien savoir des malheurs du peuple. Ils passent des décrets en veux-tu en voilà juste pour satisfaire leurs propres egos et faire taire la majorité. Le bon dirigeant est tourmenté à l’idée que ses gouvernés vivent dans l’insécurité et soient la proie des loups que représentent les « bandits légaux », les malfrats à « sapates et à cravates ». La misère, les privations auxquelles la population fait face, l’obsèdent. Il travaille nuit et jour à trouver des solutions efficaces qui apportent l’espoir et effacent peu à peu les mauvais souvenirs laissés par les dirigeants dégoûtants. Il ouvre les yeux sur tous les aspects de la vie de la Nation et communique régulièrement avec les gens du pays. CP qui êtes-vous ? Vous y reconnaissez-vous ?
Les mauvais dirigeants attendent le « mot du blanc », le secours, la garantie de l’étranger dans tout ce qu’ils entreprennent ; « ils ont besoin du blanc comme parrain », étant des esclaves mentaux incapables de prendre des initiatives, d’agir par eux-mêmes. L’adhésion de l’Internationale est cruciale : Le blanc les « installe » sur un piédestal en les plaçant au timon de leurs sales affaires et quand il a assez de leurs services, il les oblige à déguerpir, les traitant comme une « vulgaire créature bestiale ». Le bon dirigeant lui, ayant la confiance de son peuple, n’a besoin que de l’assistance et de l’aval de ce dernier pour agir et réussir dans ses entreprises. Qu’il s’agisse d’une investiture ou d’une décision conjoncturelle, il ne craint pas car il sait qu’il n’est pas isolé ou rejeté par les habitants du pays. CP qui êtes-vous ? Vous y reconnaissez-vous ?
Conseil présidentiel, nous pouvons nous tromper ; oh, combien nous souhaitons que ça soit le cas ! Mais, selon ce que nous voyons ou entendons, il nous est impossible de distinguer le bon grain de l’ivraie dans votre sein. Nous prions que nos jugements soient erronés ! Nous invoquons la Providence divine pour que le CP soit réellement animé de bonnes intentions dont l’affranchissement de cet imbroglio, cet enfer dans lequel se trouve Haïti. CP, nous espérons contre toutes espérances, que votre feuille de route accordera la priorité à la sécurité, la Conférence Nationale pour permettre aux enfants d’Haïti de « recommencer à vivre ». De plus, nous aimerions prendre connaissance de votre calendrier sinon, comment vous évaluer et vous situer-soit dans la légion des méchants ou dans l’assemblée des « bons et intègres ».
CP, savez -vous « qu’il suffit d’une pomme pourrie pour gâter tout le tas », de même qu’un « poisson gâté peut détruire tout un panier ». Ainsi, un seul malfrat parmi vous est capable de faire du tort au reste du groupe. Et dire, qu’on a déjà à redire de plusieurs d’entre vous, car sortant d’une clique accusée de corruption, de meurtres et ayant de bonnes relations avec les gangs ! Et, ce n’est pas mal dire ni tout dire, si nous ajoutons qu’il y a de bonnes chances que le statu quo persiste ; de surcroît, si par malchance, le coordonnateur émerge du rang des « alliés des gangs » alors vous, les 8 autres, serez assimilés aux bandits-à tort ou à raison. Entre autres, le critère de choix du coordonnateur est-il la déviance ou la probité ? Rappelez-vous que « c’est par la tête que pourrit le poisson ». « Si votre œil est mauvais, tout votre corps sera dans les ténèbres ».
CP, nous anticipons un fiasco… et spéculons que l’enfer d’Haïti restera pavé de « mauvaises intentions » … malgré cela, prouvez-nous que nous sommes dans l’erreur…Montrez-nous que vous n’êtes pas inutiles. Nous prévoyons que « la lumière que vous supposez représenter n’est que ténèbres, et combien les ténèbres seront grandes pour le pays » ! Subséquemment comprenez que nous sommes obligés d’avoir des doutes sur vos motivations et que nous redoutons l’avenir. Donc, ayez pitié d’Haïti ! « Sèl sa nap mande, Bay Ayiti yon chans » (notre unique requête est une chance pour Haïti).
Conseil Présidentiel, QUI ÊTES-VOUS ? De grâce, pour Haïti et pour les malheureux qui souffrent dans le pays, faites-nous réaliser « qu’on ne se ressemble pas toujours, lorsqu’on s’assemble ». Pour le pays, pour les ancêtres… « Dans nos rangs, point de traîtres ! Du sol (et du sous-sol) soyons seuls maîtres » !
Dr. Winie E. Robin
Conférence Nationale : Sauvez Haïti (Facebook)