« L’installation du Conseil présidentiel de transition en avril et la désignation d’un Premier ministre et d’un nouveau gouvernement, investis le mois dernier, sont des indications claires de progrès », a estimé Mme Salvador lors d’une réunion du Conseil de sécurité à laquelle participaient le Premier ministre haïtien, Garry Conille, et le ministre des Affaires étrangères de la République dominicaine, Roberto Alvarez.
Elle a également observé que les travaux se sont poursuivis à l’aéroport de Port-au-Prince, où les vols ont repris et la construction de la base qui abritera la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS) a été achevée.
Premier contingent kenyan
Selon Mme Salvador, qui est également la cheffe du Bureau des Nations Unies en Haïti (BINUH), l’arrivée le 25 juin d’un premier groupe de policiers kenyans de la Mission multinationale « constitue une étape importante dans la mise en œuvre de la résolution 2699 du Conseil de sécurité et redonne espoir au peuple haïtien ».
L’envoyée de l’ONU a noté avec satisfaction l’engagement des autorités de transition à la tenue « d’élections crédibles, inclusives et participatives qui mènera – selon le calendrier proposé – à l’installation des autorités élues au plus tard en février 2026 » et leurs efforts pour accroître la participation des femmes et d’autres minorités à des postes clés au sein du gouvernement.
Elle a aussi salué l’engagement du Premier ministre et de son gouvernement à lutter contre la corruption et en faveur des droits humains et de la justice. « La corruption a un effet dévastateur sur les institutions publiques et sur la capacité de l’État à respecter, protéger et réaliser les droits humains, en particulier ceux des personnes et groupes en situation de vulnérabilité et de marginalisation », a-t-elle souligné.
Sur le front de la sécurité, Mme Salvador a noté que même si des progrès ont été réalisés, des niveaux de violence alarmants restent une source de grande préoccupation.
« La violence aveugle des gangs s’étend constamment au-delà de la capitale vers d’autres régions du pays. Les attaques récurrentes des gangs depuis le 29 février ont gravement entravé les efforts nationaux et internationaux visant à accélérer le processus de recrutement de nouveaux policiers et les taux d’attrition au sein de la police nationale restent élevés », a-t-elle dit, estimant toutefois que la récente désignation d’un nouveau directeur général de la Police nationale haïtienne apporte un nouvel espoir dans la lutte contre la violence des gangs.
L’envoyée de l’ONU a souligné que les violations et atteintes aux droits humains persistent à des niveaux alarmants. Les incidents documentés comprennent des fusillades de masse et des assassinats ciblés, des viols collectifs, des enlèvements, des incendies et des pillages de maisons et d’entreprises, ainsi que la destruction intentionnelle d’installations gérées par des prestataires de services sociaux, notamment des hôpitaux et des écoles.
Elle a dit rester profondément troublée par la violence aveugle et les graves abus perpétrés par des bandes armées contre des enfants et s’est dit inquiète de la prévalence des menaces et des attaques contre les défenseurs des droits humains, les journalistes et les membres du pouvoir judiciaire, dont beaucoup ont été contraints de limiter ou d’arrêter leur travail, voire de fuir le pays.
Dans le cadre de son mandat, elle a dit que le BINUH continuerait à soutenir les autorités de transition dans des domaines clés tels que les élections, la réforme constitutionnelle, le développement de la police, le renforcement du dialogue politique et de la justice, ainsi que la réduction de la violence communautaire.
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