Le président américain Joe Biden (82 ans) est candidat à sa réélection. S’il gagne, il remettra le pouvoir à son successeur à l’âge 86 ans. Le candidat d’en face Donald Trump a lui 78 ans.
Le débat sur l’âge du président Joe Biden ainsi que son état de santé prend de plus en plus d’ampleur aux États-Unis d’Amérique notamment dans le camp même du Président, celui des Démocrates.
Les démocrates Nancy Pelosi (84ans) et Jim Clyburn (84ans) ont déclaré qu’il était légitime de s’inquiéter de la condition physique du président Joe Biden après son premier débat avec l’ancien président Donald Trump a rapporté CNBC.
Le sénateur démocrate du Vermont Peter Welch (77ans) a publiquement demandé au président Joe Biden de se retirer de la course à la présidence.
Une course électorale où l’âge et la condition physique sont le nerf du débat politique sans en excepter le sexe car, pour l’instant, les démocrates ne semblent pas non plus être intéressés à la Vice-Présidente, Kamala Harris pour une substitution à Biden au cas où ce dernier accepterait de se retirer. Femme et noire, Mme Harris devra patienter malgré son parcours professionnel et son engagement politique.
Ce débat sur l’âge aux États-Unis nous oblige à nous demander pourquoi la Communauté Internationale en Haïti, dans son ingérence dans les affaires d’Etat du pays, exige que les jeunes et les femmes soient priorisés dans les postes clés au sein de l’administration CPT/Conille.
Or, dans la réalité de la majorité des pays de la Communauté Internationale en Haïti et même aux Nations-Unies, malgré leur appartenance à une classe politique, peu de femmes sont réellement aux commandes et les jeunes sont le plus souvent mis en second plan pour exécuter, influencer, faire marcher la machine politique, pour apprendre de l’expérience des plus âgés avant de devenir les Gardiens du Système Mondial le moment venu.
Bien que la formation universitaire des jeunes et des femmes ne soit pas mise en doute, il est de règle que les plus âgés se font le devoir de transférer leurs connaissances, leurs savoirs et leurs expériences aux jeunes futurs leaders américains. Cela est une constante rien qu’à voir les professeurs et les guides de Emmanuel Macron, le Président Français âgé de 47 ans et même ceux du PM Justin Trudeau du Canada (53 ans).
Notre éditorial du jour ne se veut nullement un rejet de l’intégration des deux grandes majorités du pays dans la gouvernance d’Haïti, cependant nous estimons hypocrite voire dangereuse cette démarche faite par la Communauté internationale aux acteurs du pouvoir, de favoriser des jeunes et des femmes; sans tenir compte de leur expérience, leur engagement citoyen ou leur capacité réelle.
La maturité politique, l’implication sociale, l’engagement politique, le savoir doivent aussi s’allier à la compétence et la technique, comme il en est question dans ces « grands » pays. Malgré les apparences, personne n’est parachutée dans le système politique. L’Establishment y veille.
Un discours hypocrite
Au niveau des Nations-Unies :
1. Le Secrétaire Général Antonio Guteress est né en avril 1949 (75ans).
2. Le président de l’Assemblée générale des Nations Unies Dennis Francis est né le 27 novembre 1956 (68 ans).
3. La Cheffe actuelle du BINUH, Mme María Isabel Salvador, est née en 1962 (62ans). Elle a succédé à Mme Helen Meagher La Lime, née en 1951 (73ans).
Aux Etats-unis d’Amérique :
1. L’actuel président Américain Joe Biden est né en novembre 1942 (82 ans).
2. La Vice-Présidente Kamala Harris est née en 1964 (60 ans).
3. L’Ex-président Donald Trump est né en 1946, (78 ans).
4. Le Secrétaire d’Etat Antony Blinken est né en 1962 (62 ans).
Bien que l’âge légal pour être candidat au Congrès Américain soit de 30 ans, près d’un élu sur quatre a plus de 70 ans.
Globalement, la classe politique américaine est constituée d’élus plus âgés au monde : la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi a 84 ans. Au Sénat, le républicain Chuck Grassley a 91 ans. La représentante Démocrate et membre du Black Caucus Maxine Waters a 86ans.
L’ambassadeur américain en Haïti, Hankins Dennis est né en 1959. Il est âgé de 65 ans.
Nous aurions pu continuer avec tous les pays du Core groupe qui influencent la politique en Haïti, pour prouver aussi que tous leurs dirigeants sont passés à une école politique ou ont eu un engagement fort dans leur société. Jeunes, femmes oui, mais l’engagement politique et la préparation d’abord.
“Les jeunes peuvent constituer une force de changement radical qui inverse la situation et placer Haïti sur la route du développement” avait déclaré le BINUH en 2020 lors de la Journée Internationale de la Jeunesse. Une ancienne cheffe du BINUH, suite à une réunion avec des organisations de jeunes avait même clairement exprimé sa volonté de ne pas voir les dirigeants actuels participer dans un nouveau type de gouvernance du pays.
Point n’est besoin d’envisager un clivage pernicieux, Il ne doit y avoir aucun conflit entre les générations du pays. Il faut des Haïtiens et des Haïtiennes préparés avec une vision d’Etat, le sens de la modernité et de l’opportunisme politique pour mettre le pays sur les rails du développement réel transcendant les petits intérêts bons marchés et individuels.
En somme, il faut que cette intégration s’inscrive dans un Projet d’Etat (un pacte intergénérationnel axé sur la vigueur de la jeunesse et l’expérience des moins jeunes) pour faire naître dès l’école primaire, voire la petite enfance, les notions de civisme, le sentiment d’appartenance au pays, la vision d’Etat capable de favoriser l’émergence des vrais leaders éclairés de la Nation Haïtienne.
Aujourd’hui, la République Dominicaine en fait un point d’honneur d’investir dans le capital humain depuis la petite enfance. Un accent doit être mis sur l’éducation pour orienter la mentalité vers les besoins réels de modernité adaptée à la réalité planétaire en tenant grand compte des spécificités sociologiques, historiques, anthropologiques et géopolitiques des pays.
La rédaction