En visite jeudi 22 Août dans le Grand Nord, le premier ministre Garry Conille s’est rendu vendredi à Ouanaminthe, dans le Nord-Est pour, entre autres visité, les travaux de construction du canal sur la Rivière Massacre. Le chef du gouvernement affirme qu’il était venu pour voir, écouter et comprendre.
Garry Conille a rencontré diverses personnalités à Ouanaminthe et il s’est aussi rendu au Parc Industriel CODEVI où il a, en compagnie de Fernando Capellán le responsable de site, planté un arbre.
Garry Conille a souligné qu’Haïti n’est pas seulement l’affaire des gangs qui terrorisent la population, ce sont aussi les opportunités dans tous les domaines, les investissements à consentir pour augmenter l’offre de travail dans le pays.
La porte-parole du comité du canal, l’ingénieur Wideline Pierre a fait état d’une augmentation significative de la production agricole locale grâce au canal construit sur la rivière Massacre.
Elle en a profité pour exposer auprès de la délégation officielle emmenée par le premier ministre Garry Conille, les principales revendications des habitants de la Plaine de Maribaroux.
« Les paysans s’attendent à ce que les travaux soient achevés afin qu’ils puissent continuer à valoriser leurs parcelles de terre. Ils veulent des banques et des routes agricoles ainsi que la construction de centres de conservation des produits », a-t-elle souligné.
La visite du premier ministre à Ouanaminthe est perçue par plus d’un comme un appui des autorités haïtiennes à la construction du canal de la rivière Massacre.
Des citoyens réclament une plus grande implication des autorités et souhaitent la construction d’autres ouvrages du même genre dans d’autres régions du pays.
Il nous faut réduire sinon éliminer notre dépendance de la République dominicaine. Haïti, un pays agricole, doit pouvoir produire pour nourrir ses enfants, ont souligné certains citoyens.
L’année dernière, le diplomate Roberto Alvarez avait assuré aux congressistes dominicains qu’il existe encore des alternatives à explorer pour résoudre le conflit. Il a cité en exemple l’expérience de la gestion conjointe de l’eau dans le Sud et la possibilité de coopérer pour mettre en œuvre des solutions alternatives techniquement et écologiquement réalisables. La question a été politisée en Haïti, “transformant le canal en un bastion du nationalisme haïtien, impliquant divers secteurs nationaux, y compris des bandits armés”.
Médiation internationale
Le conflit provoqué par le refus du gouvernement dominicain de reconnaître le droit d’Haïti de construire un canal pour l’utilisation, à des fins agricoles, de la rivière massacre, a fait l’objet de commentaires de la communauté internationale. L’OEA avait, dans son communiqué du 26 septembre 2023, reconnu que les deux pays qui se partagent l’île ont les mêmes droits d’utilisation sur cette rivière. Elle avait, par la suite, envoyé deux missions, l’une en République dominicaine et l’autre en Haïti, dans le but, dit-on, de recueillir des données techniques. Elle avait promis un rapport qui n’a toujours pas été rendu public.
La Rédaction